Smic : pas de croissance, pas de coup de pouce
- Le gouvernement ne compte pas augmenter le smic au 1er janvier prochain. Selon les économistes chargés d'étudier la question, l'intérêt d'un coup de pouce ne serait que «limité» dans le contexte économique actuel.
Le président de FO Jean-Claude Mailly a de son côté rappelé l'importance d'un relèvement du smic, qui est un «élément de la République sociale». «Tout relèvement du smic est un élément dynamique sur l'ensemble des salaires (...) cela nous permet de rebooster les négociations sur les accords minima de branches», a estimé le numéro un de Force ouvrière. «S'il y a officiellement une inflation plus faible, cela pourrait justifier un petit coup de pouce aussi car si l'inflation est plus faible, cela ferait une augmentation relativement modérée», a-t-il ajouté.
Le groupe d'experts recommande néanmoins une extrême prudence, et de s'en tenir à la stricte formule légale de calcul. «Rapporté au salaire médian, de façon à prendre en compte les spécificités nationales en matière de prix et de rémunération, le salaire minimum français reste l'un des plus élevés parmi les pays développés», a insisté l'économiste François Bourguignon, à la tête de ce panel.
Selon les experts, une hausse du smic dans le contexte actuel n'aurait que des effets néfastes. En premier lieu, leur argument principal est budgétaire: une hausse du salaire minimum engendre automatiquement les exonérations de cotisations à la charge de l'État. «Il ne peut avoir que des effets négatifs pour les finances publiques, alors que l'ajustement qui reste à effectuer est considérable», peut-on notamment lire dans ce rapport.
Un coup de pouce ne serait pas - non plus - un moyen efficace de lutter contre la pauvreté et améliorer le quotidien des Français, selon eux. «L'effet d'une hausse du smic pour la pauvreté, une baisse au total de 0,1 point pour une hausse de 1% du smic est limité et son impact sur la distribution des niveaux de vie relativement diffus», estiment encore les économistes, qui pointent du doigt en dernier lieu ceux qui dénoncent une «insuffisante flexibilité salariale»: en moyenne, entre 2003 et 2011, 26% des salariés ont connu une baisse de salaire entre deux années consécutives, mais cette tendance est tout de même de 16% pour les 10% des salariés les moins payés», expliquent les experts.
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