Propagande 2.0
Youtubeurs/Youtubeuses, vidéastes, blogueurs/blogueuses, face au projet abject et absurde de réforme du code du travail, nous pensons qu'il est temps de ne plus rester dans notre coin. Nous avons décidé de nous retrouver, d'en parler et de vous proposer de nous rejoindre pour montrer à ceux qui prétendent nous gouverner que, nous tous, #OnVautMieuxQueCa .
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L’irruption de #Onvautmieuxqueça, un hashtag (voir ci-dessous) en forme de mot d’ordre, qui s’est propagé sur tous les réseaux sociaux depuis le 24 février dernier, traduit le ras-le-bol d’une génération vis-à-vis de la précarité comme unique horizon professionnel… mais c’est aussi une réponse à un slogan emblématique, le fameux « Parce que je le vaux bien ».
Initié par un collectif de vidéastes (terme qu’ils préfèrent à youtubers) opposés à la loi Travail, le hashtag #Onvautmieuxqueça incite les internautes à décrire leurs conditions de travail : « raconte- nous la dernière fois où, au taf, on s’est foutu de ta gueule », « la fois où on t’a demandé de faire quelque chose d’impossible ou d’absurde », « quand on t’a demandé de bosser gratos ou qu’on t’a sucré ta paye ou ta prime », « quand tu as culpabilisé de partir du taf à l’heure ou simplement d’être malade », etc.
Le hashtag qui soulève le couvercle des mauvaises conditions de travail
Et en réponse à cette vidéo, devenue virale en quelques heures, les internautes salariés ont posté de multiples exemples d’abus ou d’exploitation sans vergogne sur les réseaux Facebook, Twitter ou par des témoignages vidéo. Le succès de cet appel aux témoignages a indéniablement renforcé la mobilisation en ligne, préparatoire à la première manifestation du 9 mars, à laquelle le collectif appelait à participer. Ces témoignages tordent le cou à la petite musique expliquant que le contrat entre un employeur et un salarié se conclut d’égal à égal, entre deux individus libres, ignorant l’idée même de lien de subordination. Or les témoignages produits montrent bien l’ampleur des abus inhérents à cette subordination et la faiblesse, voire l’absence de recours pour certains salariés.
Quand le hashtag démode le slogan
Ce hashtag est aussi une réponse à l’un des slogans publicitaires les plus mondialement connus, celui de la multinationale L’Oréal : « Parce que je le vaux bien ». Apparu aux États-Unis en 1973, le slogan « Because I’m worth it », littéralement « Parce que je le vaux », est arrivé en France en 1997. Destiné initialement aux femmes, il est adapté pour les hommes à partir de 2004. Mais du shampoing à la finance, ce slogan est, depuis vingt ans, surtout devenu emblématique des revenus indécents des traders ou golden boys : bonus de plusieurs millions d’euros, parachutes dorés ou « golden hello » étant légitimés par cette dialectique, ce raisonnement structurellement individualiste. La démesure étant, elle, justifiée par la valeur que ces individus s’attribuent.
Le hashtag des vidéastes opposés à la loi Travail est donc aussi une réponse à ce slogan individualiste : opposant un « on » collectif au « je » individualiste ; opposant la valeur recherchée : non au toujours plus, mais oui à un mieux. L’objectif de cette génération, en première ligne de la précarité, étant plus de mieux vivre que de gagner toujours plus.
Définition : Qu’est-ce qu’un hashtag ?
Le hashtag, également appelé mot-dièse, est un marqueur fréquemment utilisé sur les réseaux sociaux car il permet d’identifier un thème ou un sujet avec un mot clé plus ou moins partagé. Il est composé du signe typographique croisillon # (hash en anglais), suivi d’un ou plusieurs mots accolés.
A voir également : La page Facebook #Onvautmieuxqueça Les témoignagnes sur Twitter La chaîne Youtube avec les vidéos du collectif |
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