
Education nationale
Pour marquer «l'importance» qu’il veut accorder à «l'amélioration du système éducatif, dont il fait une de ses grandes priorités», le président Nicolas
Sarkozy a reçu lundi dernier à l’Elysée l’ensemble des organisations syndicales de l’Education nationale. A l’occasion de cette table ronde, il leur a annoncé «l’abrogation totale des décrets
Robien» sur le métier d'enseignant.
Publiés peu de temps avant le premier tour de l’élection présidentielle, ces textes devaient allonger sans contrepartie le temps de travail des profs, via notamment la suppression des décharges
horaires et l’instauration de la bivalence (enseignement de deux matières). Ils avaient provoqué alors la réaction de tous les syndicats du monde enseigant, qui avaient mobilisé entre 30 % et 50
% de grévistes les 18 décembre et 8 février (voir notre article du 24 janvier 2007). A l’issue de la réunion à laquelle participaient le Premier ministre François Fillon et le ministre de
l'Education Xavier Darcos, les syndicats se sont dits soulagés par cette abrogation.
Prudente, la fédération FO a simplement pris acte de l’annonce de M. Sarkozy qui «répond à la demande de tous les professeurs et à l’exigence commune de tous
les syndicats». «On a été entendu, c'est positif», a commenté plus enthousiaste Gérard Aschieri, (FSU). «Nous sommes satisfaits car les décrets ont empoisonné la vie des enseignants», a déclaré
de son côté Patrick Gonthier (UNSA).
Une vaste concertation sur le métier d’enseignant doit prochainement s’ouvrir sous la houlette du ministre de l’Education nationale M. Darcos qui lui ne semble pas vouloir abandonner l’idée de
rediscuter de la bivalence avec les syndicats. Au lendemain de la réunion de l’Elysée, celui-ci a affirmé en effet que le projet en soi ne devait pas être rejeté et qu’il fallait continuer «à
explorer cette piste». Car, a-t-il expliqué, un enseignant capable d'enseigner deux matières aura, «une carrière plus variée, (…) il sera utile lorsqu'il y a des flottements dans les emplois du
temps». De quoi susciter la prudence.
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