Le président Nicolas Sarkozy a
invité hier à déjeuner Jean-Claude Mailly, réélu samedi secrétaire général de FO. «On a des grands changements à faire et c'est tout à fait normal de discuter avec les représentants des grandes
organisations syndicales», comme Jean-Claude Mailly, qui «m'a expliqué ses lignes rouges, ce qu'il pensait, ce qui s'était passé au congrès» de FO, a déclaré M. Sarkozy à l'issue de ce déjeuner
pris dans le restaurant parisien «Chez Laurent» à proximité de l’Élysée. «J'ai accepté» l’invitation car «je ne refuse jamais le dialogue», a commenté de son côté Jean-Claude Mailly. Pour lui, ce
fut surtout l’occasion d'évoquer des dossiers aussi importants que les retraites ou le service minimum, sur lesquels justement le congrès de FO, qui s’est tenu la semaine dernière à Lille, a
arrêté ses orientations pour les trois prochaines années. Ces «lignes rouges» auxquelles M. Sarkozy a fait sans doute allusion.
Sur les retraites et dans la perspective du rendez-vous de 2008, il s’agira de «bloquer les compteurs à 40 ans» sans abandonner l’objectif d’un retour à terme aux «37,5 années de cotisation pour
tous, public-privé», précisent ainsi les résolutions approuvées vendredi par les congressistes, sachant que la loi sur les retraites de 2003 prévoit de passer à 41 ans à partir de 2012. Sur le
service minimum dans les transports, alors que l’avant-projet du gouvernement Fillon est considéré «comme une attaque sans précédent sur le droit de grève», c’est l’«attachement indéfectible au
droit de grève constitutionnel» et le refus «toute remise en cause ou contraction du droit de grève» qui a été mis en avant dans ces résolutions.
M. Sarkozy «a confirmé sa volonté d'avancer dans ses réformes et d'avoir un véritable dialogue, des contacts directs avec moi comme avec d'autres, pas simplement des syndicalistes (…). Je trouve
ça plutôt bien sur la forme», a déclaré Jean-Claude Mailly avant d’ajouter: «on ne négocie pas avec le président de la République, on confronte les points de vue, (…) ce n'est pas lui qui va
prendre les décisions sur tout». Une manière de rappeler qu’il y a encore un Premier ministre qui doit gouverner et un Parlement qui doit légiférer.
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