Force Ouvrière de Côte d'Or

Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Côte d'Or,2 rue Romain Rolland,Téléphone : 03 80 67 11 51, Fax : 03 80 67 01 10, E-mail : udfo21@force-ouvriere.fr, 21 000 DIJON

INTERVENTION au Congrès Confédéral FO à LILLE du 25 au 29 JUIN 2007

Publié le 1 Août 2007 par UDFO21 in FO Jeunes

Raphaël Mendak Responsable du Secteur Jeunes et Etudiants  à L'Union Départemental FO de Côte d'Or

L'Union Départemental FO 21 2 rue Romain Rolland 21000 Dijon vous communique :

 
 
         Chers Camarades, je m'appelle Raphaël Mendak, je suis entré chez FO après la lutte victorieuse contre le CPE et je vous apporte, au nom des camarades du syndicat Gestream et au nom des étudiants salariés de Côte d'Or le salut amical et fraternel. Et salut par la même occasion, l'UDFO 21 grâce à laquelle je me trouve en ce lieu symbolique de Lille, ville populaire par excellence....
         Camarades, si je suis devant vous aujourd'hui, c'est par un mandat, et je profite de ce mandat pour vous faire par de mon inquiétude au regard de mon statut d'étudiant salarié. Je suis donc un étudiant qui travaille pour payer ses études et nous sommes nombreux, à la Fac de Dijon, dans cette situation.
         Un mandat afin d' évoquer et de prendre en compte les problèmes que rencontrent chaque jeune salarié lorsqu'il arrive sur la grande braderie de l'emploi, en fin d'étude ou d'apprentissage. Les employeurs ont alors à faire à une main d'œuvre à bas prix à l'embauche et à une jeunesse inexpérimentée et désorientée.
        
*********************
        
         C'était l'apprentissage à 14 ans hier et 16 ans aujourd'hui, (peu importe) en tout cas, ce sont des jeunes lâchés à la merci de quelques employeurs exploiteurs et sans vergogne poussant une charge de travail souvent excessive pour cet âge. De plus cette charge de travail annihile l'esprit critique du jeune en formation. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification. Des jeunes qui n'auront sans doute aucun avenir puisque sur le marché de l'emploi, la compétition des diplômes n'a jamais été aussi sévère. Ce sont 400 000 jeunes qui ont une moindre qualification, ils rejoignent les rangs de l'apprentissage, c'est tout bénéfice pour le patronat vu le coût de main d'œuvre dérisoire.
        
         Ce sont les stages de Bac pro, BTS ou IUT, etc... le plus souvent non rémunérés et à côté de la formation théorique en alternance le plus souvent. Cela permet de faire ranger gratuitement le magasin ou la réserve par le stagiaire alors qu’il est venu apprendre le métier de la vente, par exemple. Les stages sont bien trop souvent de la main d’œuvre gratuite pour l’entreprise, qu’il s’agisse du remplacement de salarié absent ou pour palier à une charge d’activité ponctuelle souvent décrite sous la dénomination élégante de « mission ». Tout bénéfice pour l’entreprise, le stage ne rapporte pas un centime pour l’étudiant, ne l’oublions pas !
        
         Ce sont ces petits boulots de l'étudiant-salarié que je connais bien depuis des années qui n'a en forme de statut que le nom. L’étudiant-salarié une bête à part. Il n'est pas un bon étudiant car le plus souvent il paie de cet excès de travail par la dégradation de sa santé et rate ses études car il n'étudie pas dans de bonnes conditions. Il n'est pas non un vrai salarié car il ne bénéficie d'aucun droit notamment en matière de couverture sociale. Il n'est pas salarié à plein temps.
Mais me direz-vous, est-ce la majorité des étudiants de ma génération ?
Oui !, chers camarades, un étudiant sur deux se salarie pour subvenir à ses besoins. Les étudiants salariés qui travaillent pendant l'année scolaire représentent 52 % des étudiants, 30% des étudiants travaillent à mi-temps pour financer leurs études.
On peut se rendre aisément compte que le salariat-étudiant est une cause importante d'échec (22% quittent l'université dès la première année).
Un étudiant pour vivre a besoin de minimum 700 € minimum par mois. Le seuil de pauvreté est de 788€ donc l'étudiant est automatiquement en dessous de ce seuil, et en moyenne, l'étudiant français vit avec 580 € par mois.
De plus il n'y a aucune protection pour le salariat étudiant, il n'a aucun statut qui le protège, le salarié étudiant est une espèce d'autant plus utilisée par le patronat qu'elle n'existe pas statutairement.
 
         Puisqu'on évoque l'étudiant je peux évoquer les difficultés de logement pour l'étudiant qui est un parcours du combattant :
Il manquerait 50.000 logements selon le CNOUS (Centre National des Œuvres Universitaires et Sociale), les résidences universitaires sont réservées aux boursiers, mais ce ne sont pas des chambres de luxes (9 m2 sans cabinet ni douche) et ils ne payent que 130,15€ par mois. Déjà une fortune pour un étudiant.
Les étudiants dit de classes moyennes sont reléguées dans les apparts de centre ville bien souvent propriété nombreuse des classes aisées ou fortunés des grandes villes, avec des loyers dépassant les 300€ à Dijon pour 14 à 20 m2, et 500€ à Paris. Finalement insupportable pour le budget d’un étudiant, c’est également une des causes de l’abandon des études.
Je rappelle que la plupart des étudiants n'ont que 580 € pour vivre. De plus, la plupart des propriétaires font monter les enchères et demandent jusqu'à 4 mois de loyer d'avance.
L'étudiant en rupture familiale est condamné à multiplier les petits boulots. Le prix de l'immobilier à cause de la spéculation financière ne fait que grimper, à côté de cela les logements vident se multiplient. 42 % des 21 à 23 ans vivent chez leurs parents, on peut se rendre aisément compte d'une absence d'intimité et d'autonomie (promiscuité lourde à supporter).
 
         Ceux qui sortent de l'université diplômés ne trouvent pas toujours du travail à la sortie. Le plus alarmant est qu’ils ne travaillent pas dans la voie choisie…
J'ai plusieurs amis dans cette situation. Par exemple : l'un a abandonné ces études de lettres, bac +4, et se consacre à la cuisine, et l'autre est RMIste, bac +5 et prépa administratif, criblé de dettes et qui souffre à payer son loyer.
 
         Tous ceci, sont les problèmes qui me remonte de la part des salariés et les jeunes en formation qui sont en passe de devenir salariés. Il faut que nous prenions ses problèmes à bras le corps, et que nous nous occupions aussi de cette jeunesse désabusée qui semble ne plus croire à la solidarité.
 
**************
 
         Oui, mes chers camarades, il semble que cette jeunesse désorientée nous tourne le dos, tourne le dos à la solidarité et au syndicalisme, et pourtant...
 
Combien de jeunes en 95 dans les rues avec FO contre le gouvernement Juppé, (c'était ma première manif) ?
Combien de lycéen avec FO contre la réforme Fillon ?
Combien de Jeunes, lycéen, étudiants et salariés avec FO contre le C.P.E ?
Je tiens à dire que FO, notamment à Dijon, à toujours été d'une grande aide pour la préparation de ses luttes avec les lycéens ou les étudiants.
 
         Cette jeunesse, ces forces vives doivent être canalisées pour le syndicat, pour Force Ouvrière. Mais pour cela il faut que nous prenions absolument en compte leurs problèmes, que Force Ouvrière soit pour eux une maison où on apprend à lutter ensemble contre les profits de la ploutocratie des actionnaires, contre l'exploitation en général et pas seulement celle des jeunes, contre l'avidité financière. Il faut tous ensemble lutter en permanence contre cette forme de pouvoir. ce pouvoir au plus riche qui ne fait qu'enrichir encore plus les riches et pousser les jeunes à la dépression et à la désolidarisation.
 
         En effet chers camarades 61 % des jeunes n'ont pas espérance en l'avenir, 86 % sont déprimés et chaque année 40 000 jeunes, constat alarmant, tentent de mettre fin à leurs jours.
 
         Force Ouvrière ne peut-elle pas être cette maison, cette Ecole de la vie où on apprend la solidarité et la lutte par le rapport de force ?
        
         Les jeunes anti-CPE ont commencé à nous rejoindre continuons ce travail d'écoute et de résolution de problème en installant des permanences, en restant à l'écoute des mouvements de jeunesses, des jeunes et futurs salariés.
 
****************        
        
         Mes chers camarades, c'est ce relais que nous devons mettre en place pour que le syndicalisme se poursuive encore et encore, et que les droits des travailleurs soient transmis entre les générations et soient une flamme perpétuelle, la flamme de la justice, du respect et de la considération salariale.
 
         Mes chers camarades nous avons entre 18 et 35 ans, nous Leila, Alexandre, Rachid, Nadir, Céline, Fatima, Raphaël, sommes les travailleurs de demain. Nous avons besoin de vous, Nous avons besoin de Force Ouvrière.
 
Chers Camarades,
Merci de votre attention et de m'avoir fait l'honneur de prendre la parole à cette tribune.
Bon Congrès à tous.
Pour que perdure ces liens entre étudiants-salariés et Force Ouvrière.
Vive les étudiants-salariés.
Vive la CGT-Force Ouvrière.
Commenter cet article