L'appel à la grève pour la défense des
régimes spéciaux de retraite s’étend à la RATP. Après les fédérations de cheminots et de l’énergie (EDF, GDF), plusieurs syndicats de l'entreprise publique de transports francilienne – FO, CGT,
CFDT, CFTC, SUD et indépendants – ont décidé vendredi dernier de se joindre à la «journée de mobilisation et de grève» prévue le 18 octobre. Les syndicats de la RATP entendent ainsi dénoncer «la
volonté présidentielle et gouvernementale de réformer les régimes spéciaux de retraite», auxquels les agents sont «fortement attachés». Pour eux, le régime de retraite n’est que «la contrepartie
(aux) contraintes de service public» de leur entreprise. Pour cette raison, il mérite «une grande journée d'action interprofessionnelle et de grève». Seuls deux syndicats de la RATP (des
autonomes et la CGC) ne se sont pas encore associés à cet appel. «Le dialogue social continue, le temps n'est pas encore à l'action», a indiqué la CGC qui a dit attendre de connaître «les
décisions gouvernementales». Sans exclure «la possibilité de déclencher un conflit», le syndicat autonome a déclaré de son côté qu’il se «se positionnera» après ses rencontres bilatérales avec le
ministère du Travail et la direction de la RATP.
Les syndicats, qui appellent à la mobilisation du 18 octobre, eux ont déjà rencontré le ministre Xavier Bertrand. Et ils ont tous jugé que la réforme est déjà bouclée. Autrement dit, le dialogue
social sur cette réforme est purement formel. Tout comme d’ailleurs le débat parlementaire prévu mardi au Sénat et mercredi à l’Assemblée nationale. Un «débat sans vote» après une déclaration
gouvernementale présentant les «objectifs» de la réforme : passage de 37,5 à 40 annuités de cotisation pour accéder à une retraite à taux plein, système de décote et surcote, évolution des
pensions indexées sur les prix et non plus sur les salaires… Car, c’est maintenant tranché, le gouvernement va procéder par décret et non par voie législative pour supprimer les régimes spéciaux,
a confirmé jeudi M. Bertrand. «La question d'un décret ou d'une loi n'est pas un choix de commodité ou de facilité», mais se justifie par le fait que les modifications envisagées relèvent «du
domaine statutaire» des salariés des entreprises ou des professions concernés, a expliqué le ministre au micro de France Info. Un passage en force en bonne et due forme, forcément source de
conflit social.
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