Force Ouvrière de Côte d'Or

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LE CONFLIT RISQUE DE S’INSTALLER POUR UN MOMENT

Publié le 13 Novembre 2007 par UDFO21 in AFOC 21

Retraites
 
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Face à l’entêtement du gouvernement, la plupart des syndicats des entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux appellent à un mouvement reconductible à partir de mercredi.

Chaud devant! La quasi-totalité des syndicats des entreprises visées par la réforme des régimes spéciaux de retraite appellent à la grève mercredi prochain. La plupart ont opté pour un mouvement reconductible toutes les 24 heures en assemblées générales. À la SNCF, sept des huit syndicats de cheminots (FO, CFDT, CFTC, CGC, CGT, et deux syndicats autonomes) ont lancé ainsi un mot d’ordre de grève reconductible à partir de mardi à 20 heures. Seule la FGAAC (conducteurs autonomes) restera en dehors du mouvement. À EDF-GDF, les sept organisations de personnel appellent à la mobilisation le 14 novembre. FO, la CGT et deux syndicats autonomes se sont prononcés pour un mouvement reconductible avec coupures d'électricité ciblées tandis que la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC ont limitées leur appel à une journée. À la RATP, FO, CGT, et trois syndicats autonomes ont déposé des préavis de grève reconductibles alors que la CFTC et la CFDT ont opté pour un appel de 24 heures. Seule la CGC ne participera aux actions. Mots d’ordre de grève également reconductibles à partir du 14 novembre à l'Opéra de Paris et à la Comédie française à l’initiative de FO, de la CGT, de la CFDT, et de deux syndicats autonomes.

Certains syndicats ont attendu le dernier moment pour lancer cette nouvelle mobilisation – un préavis de grève dans les entreprises publiques doit être déposé cinq jours francs avant le début d’un mouvement – espérant jusqu’au bout que le gouvernement modifie son projet de réforme, à défaut d’y renoncer. D’autres, en particulier les sept organisations de cheminots, ont réclamé en vain des négociations tripartite (État, entreprises, syndicats).

Loin de tirer les conséquences de l’énorme mobilisation du 18 octobre, les pouvoirs publics ont donc fait le choix du conflit. Un conflit plus long auquel le gouvernement prépare par ailleurs les esprits en montrant du doigt les syndicats. «Le gouvernement a tout mis en œuvre pour que l'allongement de la durée des cotisations soit le plus acceptable», a prétendu dimanche le Premier ministre, François Fillon. Deux jours plus tôt, le chef de l'État avait appelé à la responsabilité avec des accents de pompier-pyromane. «La France doit tourner le dos à la brutalité. Je le dis à chacun "soyez très responsables, soyez très calmes, faites preuve de beaucoup de sang froid", car en plus des problèmes qu'a notre pays, il n'a pas besoin de violence, de manipulation», a dit vendredi Nicolas Sarkozy. «Chacun des usagers doit se préparer à une grève qui peut durer. En octobre, une journée de grève était annoncée, il y a eu trois jours de très graves perturbations. Cette fois, chacun doit être conscient que le mouvement peut durer», a déclaré pour sa part samedi le ministre du Travail Xavier Bertrand. Lequel, après avoir refusé d'organiser une réunion tripartite, a invité les syndicats à discuter au niveau des entreprises dans le cadre des «principes» de la réforme (passage de 37,5 ans de cotisations à 40 ans, instauration d’une décote par trimestre manquant, indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur les salaires).

Du côté des entreprises justement, la direction de la SNCF est à la manœuvre pour tenter de rallier les récalcitrants à la réforme avec cet espoir de diviser le front syndical. La présidente de la société nationale Anne-Marie Idrac a envoyé jeudi une lettre aux quelque 160.000 cheminots afin de les dissuader de faire grève. «Beaucoup d'entre vous m'ont dit qu'ils ressentent cette évolution du régime de retraites comme la rupture d'un "contrat moral" passé avec l'entreprise. Mon engagement est de prendre en compte les spécificités des métiers de cheminots et de les intégrer dans la réforme», écrit-elle avant de promettre augmentations de salaires en fin de carrières et amélioration des conditions de travail.

«En clair, rien sur l’essentiel qui fait débat et quelques broutilles sur le reste», a commenté FO-Cheminots, avant de dénoncer, «le zèle managérial déployé par de la présidente de la SNCF» tranchant «avec la prudence de rigueur en novembre-décembre 1995». Du coup l’audience légale vendredi des sept syndicats de cheminots dans le cadre du préavis de grève est restée une formalité. Le directeur général de la SNCF Guillaume Pépy a estimé ce jour là que ce mouvement du 14 novembre « est un pistolet sur la tempe» de l’entreprise en désignant... les syndicats.

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