Le projet de loi de fusion entre l'ANPE et
l'UNEDIC devrait être examiné par les députés début janvier (voir notre article du 3 octobre 2007). Le gouvernement espère ainsi faire voter ce texte avant les municipales de mars. Sauf que les
personnels des deux organismes ne sont pas prêts d’accepter une telle issue. À l'ANPE, les syndicats (FO, CGT, et deux autonomes) avaient appelé à une grève mardi contre cette fusion qui
«organise une privatisation du service public de l'emploi» et qui va «contre les intérêts des chômeurs d'aujourd'hui et de demain ». Le mouvement a été suivi hier par un tiers des salariés de
l’Agence nationale pour l’emploi et des dizaines de sites sont restés fermés.
«Notre première ambition est de mettre fin au projet de réforme. (…) Il faut tout mettre en œuvre pour garantir l'avenir du personnel et ses missions», a déclaré Loïc Barboux (FO-ANPE). Pour les
syndicats, ce projet pourrait entraîner une évolution comparable à celle observée après la mise en place des Job Centres en Grande-Bretagne où il y a désormais moins de personnes pour suivre les
chômeurs et où les chiffres du chômage ne reflètent pas la réalité du marché du travail. «Quand le président de la République dit que pour être efficace, un service public doit atteindre à
l’avenir un taux de radiation de 8% (pourcentage de radiations par rapport aux chômeurs indemnisés) au lieu de 2% aujourd’hui, on voit très clairement ce qu'il veut, un service coercitif et non
un service public de l’emploi», a expliqué FO-ANPE. Pour Rubens Bardaji (CGT-ANPE), «cet outil sera au service de la gestion de la précarité et de l'exclusion et non pas de la prévention». Les
syndicats de l’Agence dénoncent aussi une remise en cause du statut public des quelque 30.000 agents.
À L’UNEDIC (14.000 salariés sous statut privé), les syndicats FO, CFDT, CGC, CFTC, CGT avaient appelé eux aussi les salariés des ASSEDIC à la grève. CFDT, CFTC et CGC entendaient défendre la
convention collective alors que l’appel de FO et de la CGT s’opposait à la fusion. Plus de 75% des salariés ont cessé le travail, selon FO-UNEDIC. «La quasi-totalité des sites d'accueil des
demandeurs d'emploi était fermée», a rapporté Françoise Kermorgant (FO), qui s'est félicitée d'une «journée exemplaire». Pour elle, «les métiers de l'ANPE et des assurances chômage sont
totalement différents» et il est «utopique de faire croire qu'une seule personne pourrait gérer le dossier de l'inscription jusqu'à la réorientation professionnelle». Les syndicats devraient
rapidement se concerter pour décider d'une nouvelle mobilisation à l’occasion de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
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