Dès lors, faute de quoi, on crée une commission de plus sous le label de conférence nationale tripartite sur l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes, dans le cadre de chantiers sociaux lancés par l’omniprésent président de la République.
Après plus de deux mois de palabres consacrées au constat de la situation et aux pistes de réflexion et d’action possibles pour rendre effective l’application de la législation existante, parfois depuis trente-cinq longues années.
De qui se moque-t-on?
La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière, indignée par ces faits, exige une égalité professionnelle et salariale constatée par les inspecteurs du travail, pour aboutir au plus tôt à une sanction financière des employeurs au gré de la non-application de l’égalité salariale – la moindre des choses – entre salariées et salariés.
Car il faut bien apprécier à leur juste valeur les chiffres de l’Administration de la République, incontournables: les femmes représentent 45% de la population active, mais connaissent un taux de chômage plus élevé que celui des hommes, 9,6% contre 8,1%, et plus d’une femme sur dix (11%) occupe un emploi temporaire (CDD, stages, emplois aidés) contre 8% de l’ensemble des salariés.
En matière de salaires, la situation est préoccupante au regard des problèmes de la vie chère, puisque le salaire horaire moyen des femmes est inférieur de près de 19% à celui des hommes.
De plus, 30% d’entre elles travaillent à temps partiel contre 5% d’entre eux, ce temps partiel étant, dans la plupart des cas, (28%) subi et bien souvent, elles souhaiteraient travailler davantage.
Quand on sait que les deux tiers des postes de cadres du secteur privé sont occupés par des hommes et que les femmes représentent moins de 5,5% des équipes dirigeantes des quatre-vingts premières entreprises françaises, on ne décolère pas.
D’autant que les jeunes filles continuent à subir une certaine forme de discrimination liée au fait d’être nées femmes: elles représentent 75% des filières littéraires et sociales, et seulement 25% des filières scientifiques. En conséquence, leurs aînées retraitées ont touché en 2004 une pension moyenne de 1.007 euros brut par mois, soit 38% de moins que les hommes qui ont perçu 1 622 euros. On constate de fait, pour les femmes, des carrières incomplètes et surtout bien moins rémunérées.
Faisons fi des propos lénifiants de pseudo-scientifiques en sociologie qui expliquent ceci ou cela, comme quoi «la notion de salaire d’appoint est toujours présente», ou encore que «l’égalité salariale demande un changement de mentalité» et de «normes sociales».
Ne suffit-il pas d’appliquer la loi, de punir les employeurs délictueux et de créer les emplois correspondant d’inspecteurs du travail?
Un point c’est tout!
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