Après VERON, MAREMBAUD applique la même logique : la réduction des coûts.
Pour 2008, plusieurs milliers d’emplois seront supprimés.
En agissant de la sorte, l’entreprise fait le lit à la concurrence. En mettant moins de moyens tant financiers qu’humains, elle sera dans l’incapacité, de plus en plus fréquente, de répondre aux appels d’offre. Elle sollicite, pour y faire face, ses filiales qui se positionnent ainsi.
La SNCF contribue par ce biais au moins disant social, les salariés de ces entreprises ayant des droits nettement inférieurs à ceux des cheminots.
Il est impossible de savoir, combien, et quels types d’emplois seront concernés, impossible de connaître également le nombre nationalement impacté et précisément.
Dans certaines régions, de nombreuses suppressions d’emplois sont annoncées, des entretiens individuels ont lieu pour demander aux agents leur désidérata concernant un changement d’emploi.
Des mutations d’office sont prononcées.
Est-ce là, la nouvelle conception du dialogue social prôné par la Direction qui depuis de longs mois annonce aux organisations syndicales que le volet social sera discuté avant le dernier trimestre 2007 ?
Force Ouvrière ne cautionne pas cette méthode consistant à faire avaliser par les organisations syndicales le néfaste projet de nos dirigeants.
A l’automne tout sera bouclé, les seules discussions possibles seront celles qui consistaient à savoir à quelle sauce les cheminots restant dans cette activité seront mangés (négociations pour casser les taquets du RH0077). Dans le même temps, le gouvernement allemand a récemment adopté un projet de loi sur l’ouverture du capital de la Deutsche Bahn, dernier grand monopole public du pays, après des années de tergiversations.
Ce projet de loi prévoit que jusqu’à 49,9% du capital de la Deutsche Bahn pourront être privatisés, mais ne donne pas de calendrier plus précis, ni d’indication sur le procédé retenu (mise en bourse ou vente à des investisseurs bien identifiés).
Le Ministre des Transports Allemand tablerait sur la vente de 25% du capital à des investisseurs à la fin 2008. La loi va être examinée à l’automne par le parlement allemand.
La DB se concentrera donc essentiellement sur les liaisons rentables entre les grandes métropoles.
Ce projet de loi n’incitera pas non plus la compagnie à améliorer ses liaisons et à entretenir le réseau.
Cela ressemble étrangement à ce qui se passe en France.
En effet, aujourd’hui, malgré les recommandation de l’audit infrastructure qui pointait du doigt le mauvais état des lignes SNCF notamment régionales, l’état ne donne pas suffisamment de moyens pour pérenniser le réseau. C’est pour cela que de nombreux trains notamment Fret circulent avec des retards conséquents.
De plus, les vitesses abaissées pour des problèmes de sécurité, amènent inéluctablement la Direction à faire circuler moins de trains.
Celle-ci privilégie donc de faire rouler les trains dits « rentables », qui ne sont pas souvent ceux du Fret.
Tant que la Direction mènera sa politique de réduction de coûts, cela n’infléchira pas cette situation. De plus, RFF gestionnaire de l’infrastructure, augmente fortement les péages, facteur supplémentaire péjorant encore le développement du Fret.
C’est pour cela que la SNCF privilégie les trains entiers plus rémunérateur que le wagon isolé beaucoup moins rentable à ses yeux.
Ce n’est pas l’orientation prise par notre organisation qui considère essentiel d’aller chercher des wagons chez l’usager. C’est à ce prix que le Fret se redressera, ce n’est pas le choix fait par la Direction et Force Ouvrière le regrette.
La fin du lotissement n’annoncerait-il pas le début de la « privatisation » par appartement de Fret SNCF comme pour la DB.
La SNCF voudrait « copier » l’opérateur historique allemand qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Voila la boucle est bouclée, on comprend mieux aujourd’hui, pourquoi la DB est le modèle de la SNCF concernant le Fret.
samedi 1er décembre 2007
Jérôme Grout
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