Force Ouvrière de Côte d'Or

Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Côte d'Or,2 rue Romain Rolland,Téléphone : 03 80 67 11 51, Fax : 03 80 67 01 10, E-mail : udfo21@force-ouvriere.fr, 21 000 DIJON

UDFO21 " LA CGT - FORCE OUVRIERE A 60 ANS " - 191207

Publié le 19 Décembre 2007 par UDFO21 in AFOC 21


  undefined

undefined










undefined
voici le document PDF
présenté ce jour  par gérard Mazuir
secrétaire confédéral
 


Cliquer sur le logo FO 60 ci-dessous

              undefined



Ce mercredi la CGT-FO fête ses 60 ans

LIBERTÉ ET INDÉPENDANCE SYNDICALES

Déclaration de la Commission Exécutive Confédérale à l’occasion du soixantième anniversaire de la scission

Fidèles à 1884, 1895 et 1906, les militants de « Résistance Ouvrière » faisant preuve de courage et de détermination, décidèrent en 1947, de quitter la CGT pour fonder quelques mois plus tard la cgt FORCE OUVRIERE.

De tous temps, les militant(e)s de la CGT puis de la cgt FO ont porté l’étendard de la liberté et de l’indépendance syndicales tant au niveau national qu’au plan international.

C’est à ce titre qu’ils ont contribué à développer la pratique contractuelle, le paritarisme, et défendu activement le modèle républicain.

C’est ce qu’ils ont à nouveau confirmé lors de leur récent congrès Confédéral:

libres – indépendants – déterminés.

A L’ORIGINE

La loi du 21 mars 1884 (dite loi WALDECK-ROUSSEAU) a permis notamment aux adhérents de préserver leur anonymat et aux syndicats de n’avoir des comptes à rendre ni à l’Etat, ni au patronat, mais à ses seuls mandants : les salariés, liberté individuelle et liberté collective allant de pair.

Cette liberté reconnue à chacun des syndicats a permis leur regroupement volontaire en 1895 au sein de la confédération générale du travail, puis la fusion des fédérations professionnelles et des bourses du travail, conciliant ainsi solidarité et fédéralisme ouvriers.

Cette volonté de préserver cette liberté contre toute intervention extérieure au mouvement syndical a largement contribué à la rédaction de la Charte d’Amiens en 1906.

IL Y A SOIXANTE ANS

Cet attachement indéfectible à la liberté et à l’indépendance syndicales a amené la scission de 1947 par le refus de voir le mouvement ouvrier soumis à un parti politique, en l’occurrence l’emprise du Parti Communiste Français sur la CGT.

Dès son origine, la confédération générale du travail Force Ouvrière a rappelé que l’indépendance n’a jamais été l’indifférence à la forme de l’Etat, la liberté syndicale étant inséparable de la démocratie.

De même, a-t-elle proclamé son attachement aux valeurs et principes républicains, liant dans les faits la solidarité et l’égalité de droits.

Fondamentalement attachée à la liberté d’association et de négociation, concevant la pratique contractuelle comme une expression de l’indépendance, luttant en permanence contre tous les totalitarismes, la cgt FO a, dès l’origine, mis en pratique ses positions et principes en obtenant par exemple, la loi du 11 février 1950 sur l’édifice contractuel ou en participant à la création de la CISL au niveau international.

DEPUIS SOIXANTE ANS

Par principe et par volonté constante depuis soixante ans, la cgt FO est indépendante des partis politiques, des gouvernements, du patronat et de toute influence extérieure au mouvement syndical. Elle est en conséquence ouverte à tous les salariés quelques soient leurs opinions politiques, religieuses ou philosophiques.

Le refus du soutien syndical à un parti politique quel qu’il soit, l’amène naturellement à privilégier la pratique contractuelle et conventionnelle entre interlocuteurs sociaux libres et indépendants pour faire aboutir les revendications. Le syndicalisme libre refuse donc la participation du syndicat à la gestion de l’entreprise ou de l’administration, et rejette toute forme d’institutionnalisation des structures confédérées, c’est-à-dire leur intégration, dans les pouvoirs publics au niveau international, européen, national ou régional.

L’action syndicale par son caractère réformiste, c’est-à-dire l’émancipation progressive des travailleurs, se traduit par une pratique conventionnelle exigeante en matière de contenu et dont les niveaux de négociation sont articulés conformément à la conception républicaine du principe de faveur.

Au titre de la réalisation des droits individuels et collectifs, elle a joué un rôle moteur dans la construction du paritarisme notamment dans la création du régime d’assurance-chômage et des caisses de retraites complémentaires, comme dans l’acquisition de droits nouveaux en matière de conditions de travail et de formation.

AUJOURD’HUI

Sous l’effet du capitalisme financier, la solidarité et l’égalité sont mises en opposition avec l’individualisme et le « mérite ». Cela se traduit par des remises en cause de la protection sociale collective du paritarisme, des services publics, du rôle normatif des conventions collectives et des lois, autant d’éléments constitutifs de l’édifice social républicain.

Prenant appui sur un pseudo réalisme mêlant inéluctabilité et résignation, émergent des tentatives d’institutionnalisation voire d’intégration du syndicalisme qui remettraient en cause la liberté syndicale, le droit de grève et la capacité d’autodétermination du syndicat.

Cela vaut pour le rôle du syndicat, sa liberté et celle de ses adhérents.

Ni ONG, ni institution, ni entreprise, ni intermédiaire, le syndicat doit demeurer l’outil que se choisissent librement les salariés pour défendre et représenter leurs intérêts matériels et moraux, ce que permet en particulier la loi de 1884.

La cgt FO marque sa détermination à défendre les principes de base originels du syndicalisme et met en garde les pouvoirs publics et le patronat contre toute tentative de soumission ou d’anesthésie.

DEMAIN

Convaincue que sans être un objectif, le pluralisme syndical est une nécessité répondant à des conceptions différentes, ainsi qu’à une réelle liberté et à la vitalité de la démocratie.

Persuadée que seule la forme confédérée est pertinente et indispensable pour représenter efficacement et solidairement l’ensemble des travailleurs actifs, chômeurs et retraités.

Déterminée à faire vivre le rapport de force, c’est-à-dire l’expérience des oppositions et divergences, dans la négociation comme dans l’action.

Profondément attachée à la liberté de négociation et à la pratique contractuelle comme outils indispensables de l’indépendance syndicale et de l’amélioration de la situation économique et sociale des salariés.

Faisant sienne les valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité et leur mise en oeuvre.

Ce 19 décembre 2007, la cgt Force Ouvrière rend hommage à tous ses militants qui ont défendu la liberté et l’indépendance. Elle appelle tous ses militants actuels et à venir, à poursuivre cet héritage, à continuer à lutter contre toute hégémonie, ingérence ou moralisme, à construire chaque jour, et à tous les niveaux, les conditions nécessaires au progrès social et économique.

FORCE OUVRIERE
Un vrai syndicat
Une force intacte

1945: LES GROUPES FORCE OUVRIÈRE

En mars 1945, les communistes ont fait en sorte de se présenter aux listes communes de la Résistance pour les élections municipales en se référant de la CGT leur permettant de conquérir la majorité à la CGT.

En septembre, la nouvelle majorité confédérale va plus loin: elle s’aligne sur le Parti communiste et appelle à voter «NON» au référendum constitutionnel.

C’est alors que pour défendre l’indépendance syndicale et pour essayer de la reconquérir «de l’intérieur» se forment les groupes «Force Ouvrière», en décembre 1945, autour du journal du même nom, qui fait suite au Résistance Ouvrière de la guerre.

C’est André Viot qui le dirige et qui lui a donné son titre.

Force Ouvrière s’efforce de regrouper tous les syndicalistes libres pour lutter contre les mots d’ordre systématiques du PC et rendre à l’organisation ouvrière son indépendance d’action.

1946: LA CGT SOUS LE CONTROLE DU PARTI COMMUNISTE

En avril 1946 a lieu le premier Congrès confédéral groupant les délégués de 5.500.000 syndiqués.

Les communistes savent qu’ils ont une majorité de 80% des voix.

La Commission administrative se compose de 20 unitaires (communistes) et 15 confédérés (Jouhaux) et le Bureau confédéral comprend 7 unitaires et 6 confédérés. Au secrétariat général, l’égalité théorique entre Léon Jouhaux et Benoît Frachon est maintenue.

Les communistes font adopter des modifications aux statuts qui permettent désormais que le vote de 7 grosses fédérations contrôlées par eux (métaux, bâtiment, textile, cheminots, sous-sol, alimentation, agriculture) décide de tout.

En fait, c’est Benoît Frachon qui est le véritable responsable de la CGT et ce n’est pas le retour de Léon Jouhaux, en mai 1945, qui a pu faire se rétablir l’équilibre.

1947: L’UNITÉ SYNDICALE SE BRISE

Au lendemain de la Libération, la CGT est très modérée dans ses actions revendicatives. Les ouvriers doivent reprendre le travail et tout faire pour que la France recouvre son indépendance économique.

Les communistes déconseillent formellement toute grève revendicatrice.

Mais, mécontents du blocage des salaires alors que le prix de la vie augmente constamment, les travailleurs de la base déclenchent des grèves, malgré les responsables syndicaux communistes: grève des rotativistes en janvier 1946, grève des PTT en juillet 1946, grève partielle de la Régie Renault en avril 1947.

Présents dans le ministère Ramadier, qui condamne la grève Renault, les ministres communistes, sentant le danger, décident finalement de soutenir la grève.

Le 4 mai 1947, le gouvernement Ramadier démissionne d’autorité les ministres communistes. Rejetés dans l’opposition, les Communistes vont se retrouver à la pointe de tout mouvement revendicatif.

Au Comité confédéral de la CGT des 12 et 13 novembre 1947, Léon Jouhaux ne peut empêcher la majorité de condamner le plan Marshall, ni que Frachon et ses amis décident d’une consultation à entreprendre au niveau des entreprises, parmi les travailleurs syndiqués ou non, pour lancer une grande grève revendicatrice.

Le 27 novembre 1947, Frachon constitue un Comité national de grève à la CGT, avec 20 fédérations à direction communiste. Une vague de grèves s’abat alors sur le pays: mines, métallurgie, cheminots, EDF.

Ces grèves, d’une grande violence, politiques autant que professionnelles, deviennent vite purement politiques.

Finalement, en décembre, la grève échoue et le Comité national de grève lance l’ordre de reprise générale du travail. Mais quelque chose est brisé à la CGT.

1947: LA TROISIÈME SCISSION SYNDICALE

Les chefs de la minorité de la CGT, c’est-à-dire les dirigeants de Force Ouvrière convoquent, le 18 décembre 1947, une conférence nationale des Amis de Force Ouvrière. Leur but: faire le point, mesurer leurs forces et décider de la marche à suivre. Les militants sont venus de partout. L’heure n’est plus aux illusions et tous prononcent le même réquisitoire: «Le parti communiste a tué l’unité. Le parti communiste a tenté de tuer notre CGT, notre mouvement syndical».

A la presque unanimité, les membres de la conférence prennent acte de l’intolérance qui règne dans les syndicats, de la subordination de la Centrale aux directives d’un parti, de l’impossibilité de travailler avec les représentants de ce parti.

Enfin, ils reconnaissent la nécessité de quitter une organisation dans laquelle ils ne trouvent plus ni liberté, ni cohésion, ni fraternité. L’assemblée des responsables fédéraux et départementaux des groupes «Force Ouvrière» demande à ses mandataires au Bureau confédéral de la CGT de donner leur démission. Et dans un manifeste aux travailleurs de France, elle explique sa position et les fait juges de la situation.

Le 19 décembre 1947, Jouhaux, Bothereau, Bouzanquet, Delamarre et Neumeyer vont remettre leur démission à Benoît Frachon, ainsi que les secrétaires de fédération qui les ont suivis. Saillant, tout acquis au communisme, et plusieurs de ses amis, ainsi que Le Brun, ne les suivront pas.
undefined
Commenter cet article