Force Ouvrière de Côte d'Or

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D’AUTRES CHOIX ÉCONOMIQUES EXISTENT ! - 090108

Publié le 9 Janvier 2008 par UDFO21 in Edito In'fo

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 09/01/2008 - Agenda  

Emission TV sur Public Sénat
 
Mercredi 9 janvier 2008, à 22h45, Jean-Claude Mailly sera l’invité de l’émission «Face à nous», sur Public Sénat, présentée par Michel Grossiord.
   
Volonté de remettre en cause la durée légale du travail, allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, remise en cause des services publics: ces trois éléments (entre autres) doivent marquer, pour les pouvoirs publics, la volonté de réformer la France. Cela, c’est pour la présentation officielle. Dans les faits, il s’agit surtout non seulement de ne pas remettre en cause la politique économique libérale, mais d’accélérer sa mise en place. Réduire les dépenses publiques et sociales et flexibiliser-précariser le travail deviennent alors des objectifs. On explique même que la France aurait perdu vingt ans dans la mise en place de ces «réformes».

S’adapter en bon élève à la politique économique libérale est certes une politique, mais ce n’est pas une rupture vis-à-vis de la pensée uniforme: c’est son accentuation. De ce point de vue, si rupture il y a, c’est par rapport aux principes républicains. Comme nous l’expliquons depuis un an et l’avons rappelé pendant la campagne présidentielle, modifier la politique économique est une priorité, tant au niveau national qu’européen. Le constat est édifiant. En vingt ans, la répartition des richesses est plus allée au capital qu’au travail.

Cela est vrai dans tous les pays industrialisés, mais encore plus vrai en France.

Ainsi entre 1982 et 2006, la part des salaires dans le PIB a chuté de 8,6 points en Europe et de 9,3 points en France. Cet écart de 0,7 point représente à lui seul annuellement 12 milliards d’euros en moins pour les salaires.

Pour les pays composant le G7 (les plus grands pays industrialisés), la baisse est de 5,8 points.

On peut toujours discuter les chiffres. Mais, même le ministère des Finances français chiffre la baisse à 8 points si l’on compare 1982 à 2005, à 2 points si l’on compare 1973 à 2005.

Ce que les salariés ont perdu, ce sont les profits qui en ont bénéficié et en particulier les profits non réinvestis, ce qu’on appelle la financiarisation de l’économie. Rectifier le tir dans la répartition des richesses serait non seulement un objectif de justice sociale, mais ce serait aussi dégager des moyens supplémentaires pour les recettes fiscales et sociales.

Ainsi, on aborderait différemment le dossier retraites si on dégageait des ressources supplémentaires.

Mais visiblement, c’est le sujet tabou. On nous parle de durée d’activité, de hausse des cotisations, de niveau des retraites et pensions, jamais de changement de politique économique et de répartition plus équilibrée des richesses. C’est le sujet qui fâche.

Pire, on explique qu’avec les mêmes contraintes économiques d’autres pays font mieux que la France, et qu’en tout état de cause nous sommes liés par nos engagements européens. C’est-à-dire une forme de renoncement.

Certes, la question de la répartition des richesses ne règle pas tout, mais elle pose la question de la politique économique, fiscale, budgétaire et monétaire. Elle pose aussi la question fondamentale d’une coordination euro-péenne des politiques économiques pour plus de croissance et d’emploi.

Visiblement, ce n’est pas le choix fait par les pouvoirs publics. On a même le sentiment qu’avant de prendre la présidence de l’Union européenne, le 1er juillet 2008, on veut se montrer plus royalistes que le roi.

Nous n’accepterons jamais la fatalité, parfois intéressée, selon laquelle nous n’aurions pas le choix, que nous devons nous adapter en acceptant des reculs sociaux.

Alors, qu’il s’agisse des retraites, du pouvoir d’achat, des services publics ou de la durée du travail, il nous appartient de montrer et démontrer que «tout est possible», à condition de poser les vrais problèmes et les vrais enjeux. C’est ce que nous ferons le 24 janvier sur le pouvoir d’achat dans le public et le privé.

Le renoncement ou l’anesthésie ne font pas partie de nos modes d’action et de réflexion.
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