Force Ouvrière de Côte d'Or

Union Départementale des syndicats Force Ouvrière de Côte d'Or,2 rue Romain Rolland,Téléphone : 03 80 67 11 51, Fax : 03 80 67 01 10, E-mail : udfo21@force-ouvriere.fr, 21 000 DIJON

La Nouvelle Tribune n°373 - Décembre 2007 - 190108

Publié le 19 Janvier 2008 par UDFO21 in FO Presse - communication

undefined PRESSE SYNDICALE DU SAMEDI 19 JANVIER 2008

POUVOIR D'ACHAT, RETRAITE, STATUT, CARRIÈRE... L'EXISTENCE DE LA FONCTION PUBLIQUE DE CARRIÈRE EST POSÉE!

 


undefinedLors de son intervention devant les nouveaux fonctionnaires recrutés et en formation à l’IRA de Nantes, le 19 septembre 2007, le Président de la République a prononcé cette phrase: « Je le répète: nous avons l’une des fonctions publiques les plus remarquables du monde, héritière d’une longue tradition de service public et de dévouement à la cause de l’intérêt général. Et cette fonction publique si remarquable, ces fonctionnaires si compétents, si habités pour la plupart d’entre eux par leur mission, nous les gâchons en les démoralisant, en les démotivant.

En 1945, il y avait, dans le droit fil du programme du Conseil National de la résistance, une grande ambition pour la Fonction publique qui était le corollaire d’une grande idée de l’État et d’une grande ambition républicaine. »

 

Quelques jours plus tard, l’initiateur de la « refondation sociale », M. Denis KESSLER - ex MEDEF – écrivait dans la revue « Challenge » du 4 octobre 2007: « Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s’y emploie.

 

Ce compromis (de 1945) se traduit par la création des caisses de sécurité sociale, le statut de la Fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

 

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale et de portées diverses: statut de la Fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la sécurité sociale, paritarisme…

 

Il y a une profonde unité à ce programme ambitieux: il s’agit de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement ce qui a été réalisé »!

 

Cela a dû inspirer le Premier ministre M. FILLON qui le 10 octobre 2007 déclara devant un parterre d’élus UMP du courant libéral: «La réforme de l’État général qui satisfait tout le monde mais qui ne se traduit par aucune suppression d’aucun établissement sur le territoire, ça n’existe pas. La réforme de l’État supposera que chacun d’entre nous accepte qu’il y ait moins de services, moins de personnels, moins d’État sur son territoire »!

 

Depuis de nombreuses années, Force-Ouvrière demande l’ouverture d’un débat de fond sur «quel service public dans notre République, une indivisible et laïque?» afin que les pouvoirs publics affichent clairement leurs objectifs en la matière.

 

On commence par nous dire oui puis on recule: c’est ainsi que s’est ouverte la conférence «Valeurs, missions et métiers dans la Fonction publique » le 1er octobre mais dans un cadre très restreint: si les services publics concernent les fonctionnaires, ils concernent surtout l’ensemble de nos concitoyens qui auraient pu légitimement exprimer tous les besoins mais également donner directement une appréciation des moyens nécessaires à leur bonne exécution!

 

Or, la refondation annoncée de la Fonction publique – de l’État en particulier – mais également du Statut Général, laisse un goût très amer sur l’avenir des valeurs républicaines, dont l’égalité de droit des citoyens, et sur la conception des services publics.

 

Face à une volonté d’aller vite, confondant vitesse et précipitation, face à une politique d’annonces qui simplifient, de manière simpliste, les sujets pour ne présenter que des solutions soi-disant « évidentes », face à la tentation de casser les instruments collectifs, garant de la solidarité, au nom de la liberté individuelle, face à l’affaiblissement des instruments publics qui concrétisent les valeurs républicaines, Force-Ouvrière dira ce que nous avons à dire.

 

Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite durant la durée du mandat présidentiel est significatif: vu du seul coté budgétaire (ils sont trop nombreux, cela coûte cher…) les principes d’égalité de tous face aux services publics, la qualité du service rendu aux citoyens, la non prise en compte des besoins nouveaux ou émergents passent à la trappe budgétaire!

 

Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, c’est nier le travail, les missions exercées, déjà dans des conditions de vie et de travail difficiles, par ces retraitables et c’est nier l’existence des missions voulues par le législateur!

 

Un statut mis en extinction. Après la décision de non remplacement qui va affaiblir les services, l’intention de proposer aux nouveaux entrants un choix entre statut de fonctionnaire et «contrat de droit privé négocié de gré à gré» est significative de l’attaque organisée contre le Statut Général et ses principes.

 

Si cela se faisait, les citoyens pourront dire au revoir à la Fonction publique laïque, républicaine, neutre, compétente, intègre et désintéressée, au seul service de l’intérêt général!

 

Et bien entendu, pour les quelques fonctionnaires restant et les «futurs contrats de gré à gré» l’individualisation des rémunérations devrait être la règle!

 

C’est bien une vision libérale ou plutôt américaine de la future Fonction publique souhaitée par le président de la République: «fonctionnaire kleenex, ou spoil-system» très USA!

 

La riposte contre une telle vision libérale, contraire à tous les intérêts particuliers de tous les salariés, même et surtout de la Fonction publique est indispensable.

 

Expliquer pour comprendre, comprendre pour agir, agir pour obtenir satisfaction, tel est le rôle du syndicalisme libre et indépendant Force Ouvrière, tant dans la négociation que dans l’action au travers de l’indispensable rapport de force.

 

Force-Ouvrière a pour elle, sans discontinuer, sa liberté et son indépendance: libres et indépendants nous sommes, pour, d’une part, obtenir satisfaction pour les personnels de la Fonction publique (en terme d’augmentation des traitements et des pensions, de reconstruction de la grille indiciaire unique et commune aux trois versants de la Fonction publique, d’amélioration des conditions de vie et de travail…) et d’autre part, pour défendre la Fonction publique républicaine, au service de tous les citoyens, quelles que soient leurs conditions, et sur tout le territoire national.

 

Ce combat est indispensable pour nous tous et nous vous invitons à y participer en faisant rejoindre vos collègues de travail à Force Ouvrière. 

undefined

Commenter cet article