L' Union départementale FORCE OUVRIERE de Côte d'Or vous communique :
Source Les Echos du Mardi 5 février 2008 |
Depuis plusieurs années, une quinzaine de branches (commerce alimentaire, grands magasins notamment) font systématiquement obstacle à la réévaluation du bas de leur grille salariale. C'est ce que dénonce un rapport du ministère du Travail qui sera présenté vendredi aux partenaires sociaux.
Sur les 45 branches que la DGT a passées au crible (hors BTP et métallurgie), 35 disposent de niveaux de rémunération inférieurs au salaire minimum (8,44 euros brut de l'heure). |
Nicolas Sarkozy, dont la cote de popularité s'effrite à mesure que croissent les attentes des Français sur le pouvoir d'achat, peine à convaincre que la responsabilité incombe aussi, en partie, aux entreprises. « Qu'attendez-vous de moi ? Que je donne des ordres à des entreprises à qui je n'ai pas à donner d'ordre ? », avait-il fait valoir le 8 janvier devant la presse. Le rapport de la Direction générale du travail (DGT), qui sera soumis à l'examen des partenaires sociaux, vendredi, lors du comité de suivi de la négociation salariale, lui donne en partie raison. Finalisé la semaine dernière, il dénonce la situation de branches qui, pour certaines, n'ont conclu aucun accord salarial depuis 2000. Sur les 45 branches que la DGT a passées au crible (hors BTP et métallurgie), 35 disposent de niveaux de rémunération inférieurs au salaire minimum (8,44 euros brut de l'heure), celui-ci ayant été revalorisé de 2,05 % le 1er juillet dernier. Les quelque 2 millions de salariés concernés ne sont évidemment pas rémunérés en deçà du SMIC. Mais, à défaut de négociations, leurs rémunérations sont « écrasées » au bas de l'échelle salariale.
Aucun accord depuis 2000
Parmi les branches mises en cause, une grande majorité devraient conclure un accord dans les prochaines semaines, estime toutefois la DGT. C'est le cas des employés de maison, des organismes de formation et des industries du bois, par exemple.
Une quinzaine de branches, en revanche, font figure de mauvais élèves chroniques. Dans les grands magasins (43.000 salariés), par exemple, les salaires minimaux n'ont pas été revalorisés depuis 2001. De ce fait, toute la grille des employés est inférieure au SMIC. C'est également le cas dans le secteur de l'habillement (55.628 salariés), où aucun accord salarial n'a été trouvé depuis 2000. Dans plusieurs secteurs, la responsabilité patronale est directement en cause. Dans le commerce alimentaire (640.000 salariés), par exemple, la négociation salariale a été longtemps suspendue par la partie patronale (FCD), qui entendait protester ainsi contre la suppression d'une partie des allégements de charges « Fillon », indique la DGT. L'accord qui vient d'être soumis à la signature des syndicats n'a pas empêché ceux-ci de lancer un appel à la grève (lire ci-dessous). En attendant l'issue du conflit, c'est toute la grille des employés et la quasi-intégralité (7 sur 8) de celle des ouvriers qui se trouvent sous le niveau du SMIC. Les représentants des hôtels-cafés-restaurants (422.000 salariés) ont également suspendu les négociations pour protester contre la limitation des aides aux employeurs aux 30 premiers salariés de chaque établissement, dans la dernière loi de Finances.
Considérés comme acquis
Ces deux exemples montrent à quel point le patronat estime comme acquis les allégements de charges accordés aujourd'hui (lire ci-dessous). D'autres secteurs sont confrontés à des difficultés économiques et à une forte concurrence internationale, qui freinent les négociations salariales, reconnaît la DGT. C'est le cas, par exemple, dans l'industrie de la chaussure, qui emploie quelque 30.000 salariés.
Observées depuis des années, ces situations de blocage conduisent le gouvernement à intervenir plus fermement. L'avancement au 1er janvier de la date de fixation du SMIC, à partir de 2009, devrait permettre aux entreprises de négocier sur les salaires en connaissance de cause. La possibilité de réserver les allégements de charges à celles qui négocient pourrait également changer la donne, mais elle se heurte, pour l'instant, à une résistance farouche des organisations patronales. Le Conseil d'orientation pour l'emploi, qui remettra ses conclusions jeudi, s'apprête à atténuer le projet qui lui avait été soumis, voilà un mois, par le gouvernement (lire ci-dessous).
Commenter cet article