Force Ouvrière de Côte d'Or

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L’ELYSÉE VEUT HÂTER LES «RÉFORMES» - 070208

Publié le 7 Février 2008 par UDFO21 in AFOC 21

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Protection sociale


M. Sarkozy a indiqué hier qu’il voulait un projet de loi sur les retraites et un autre sur le système de santé avant la fin du premier semestre. Un calendrier étriqué pour les syndicats qui se préparent d’ores et déjà à mobiliser sur le sujet. Rechercher Inscription lettre Désinscription lettre Envoyez à un ami Avec un projet de loi sur les retraites déposé au Parlement «d'ici la fin du premier semestre» et un texte sur la «modernisation» de la santé devant être «prêt d'ici l'été», le président Nicolas Sarkozy voudrait une fois plus modifier les règles de la protection sociale au pas de charge. Ce qui n’est pas du tout du goût des centrales syndicales auxquelles il a fait hier ces annonces lors d’une nouvelle «conférence sociale» à l’Elysée. 

FO et la CGT ont d’ores et déjà annoncé qu’elles n'hésiteraient pas à mobiliser sur ces dossiers ô combien conflictuels. «Moi, je n'ai pas été élu pour différer les solutions, mais pour apporter des remèdes aux problèmes de la France», a justifié le président, avant de dérouler un calendrier serré. Sur la santé, la ministre chargée de ce portefeuille Roselyne Bachelot devra préparer un projet de loi pour «l'été». Le texte portera notamment sur la permanence des soins ou la répartition des professionnels de santé. M. Sarkozy souhaite en particulier instaurer une cinquième branche de la Sécurité sociale pour prendre en charge la dépendance (personnes âgées et handicapées) à partir de 2009. Afin de financer ce «risque», il a dit vouloir que l'assurance individuelle vienne en complément de la solidarité nationale car, il est «évident» que l'on «ne peut pas tout attendre de l'Etat». Pour lui, il faut «réinventer les frontières de la prévoyance individuelle et collective», «compte tenu de nos contraintes financières». Sur les retraites, dès le mois de mars Xavier Bertrand (ministre du Travail) et Eric Woerth (Fonction publique) recevront les syndicats pour «prendre connaissance» de «propositions sur la pérennité de nos retraites», a indiqué le chef de l’Etat, dont l’objectif est de voir un projet de loi sur le sujet «déposé au Parlement d'ici la fin du premier semestre». Les choses ne traîneront pas, a affirmé son entourage, qui a précisé que le texte devra être prêt «pour la fin du mois de mai» pour être soumis aux assemblées «avant la fin de la session» parlementaire «cet été». L'allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans à partir de 2009 rendu possible par la dernière loi sur les retraites (Fillon 2003) n’a pas été évoqué. Selon l’Elysée, tout cela «sera décidé au deuxième trimestre 2008». C’est dans ce cadre étriqué que le chef de l’Etat a promis une «concertation étroite» aux dirigeants des cinq confédérations syndicales… sans convaincre les intéressés. 

Au nom de FO, Jean-Claude Mailly lui a indiqué que son calendrier était «trop court» et qu'il y avait un risque de «thrombose sociale». Il a prévenu que le passage à 41 ans de cotisations pour une retraite à taux plein est «un casus belli» pour son organisation, qui exige que l’on bloque les compteurs à 40 ans.

 «Comment peut-on traiter décemment et sérieusement ces questions dans une vraie concertation ?», s'est demandé de son côté Jacques Voisin (CFTC) selon qui «on ne voit pas comment on peut décemment traiter sérieusement ces questions dans une vraie concertation dans les délais qui nous sont donnés». 

Pour François Chérèque (CFDT), «la multitude de réformes que l'on nous prépare», qui «risque d'amener dans les semaines et les mois qui viennent des situations de tension difficiles».

Et, selon son homologue de la CGT, Bernard Thibault, «à chaque fois qu'un gouvernement a traité ces sujets en ne donnant pas les phases de discussions appropriées, cela s'est traduit par des mécontentements et des mobilisations». Le leader cégétiste a d’ores et déjà plaidé pour une mobilisation sur les retraites «fin mars-début avril» qui pourrait prendre la forme de manifestations «le samedi». 

Le «dossier retraites est un dossier conflictuel» et «nous n'hésiterons pas à mobiliser» sur le sujet, a prévenu Jean-Claude Mailly (FO), en précisant que le CCN, le parlement de son organisation qui se réunira la semaine prochaine, en discutera. Lui n’a pas cité aucune échéance. Car, en fait, tout dépendra de la tournure que prendra la gestion de ce dossier par l’exécutif. Et l’expérience a montré qu’il faudra plus d’une manifestation le week-end pour faire reculer un gouvernement en cas de conflit ouvert.
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