L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :
Un an après son élection, le président français fait un premier bilan, à l'occasion d'une interview télévisée.
Il y a un an, Nicolas Sarkozy remportait l’élection présidentielle française avec plus de 53 % des voix. Sa popularité s’est depuis érodée. Selon un sondage publié
lundi par le quotidien de gauche Libération, 59 % des Français voient cette première année comme un échec. La veille, un sondage du Journal du dimanche (JDD), propriété d’Arnaud Lagardère, un
proche du chef de l’Etat, annonçait que seuls 36 % des Français se déclarent désormais "satisfaits" par le président.
"Je veux être le président qui tiendra ses engagements", avait à l’époque écrit à la main le candidat UMP sur la première page de son projet présidentiel. Où en sont aujourd’hui les
réformes annoncées ? Sur TF1 et France 2, jeudi à partir de 20h15, le chef de l’Etat va devoir justifier ses actions et tenter de faire oublier la médiatisation de sa vie personnelle, qui
a pesé ces derniers
mois sur sa popularité. Les chaînes de télévision annoncent une heure et demie d'interview.
A l’international
Le rapprochement avec les Etats-Unis, souhaité pendant la campagne par Nicolas Sarkozy, était ces dernières semaines à l’honneur. Le 3 avril, le président français a promis la réintégration
totale de la France dans l’Otan pour 2009 (le Général de Gaulle s’était retiré du commandement intégré de l’Alliance atlantique en 1966).
Quelques jours avant, Nicolas Sarkozy avait répondu aux sollicitations des Américains en annonçant l’envoi
de renforts français en Afghanistan. Il avait pourtant parlé, pendant sa campagne, d’un désengagement progressif de
la France. "Aucune armée étrangère n’a réussi dans un Etat qui n’était pas le sien", avait-il alors déclaré.
En matière de politique étrangère, Nicolas Sarkozy a tenu sa promesse de faire tout son possible pour obtenir la libération de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt. Mais ses efforts ont
été soldés par un échec lorsque le 8 avril, Paris a dû rappeler l’avion médicalisé envoyé à Bogota, après que les FARC ont jugé la demande de la France "irrecevable".
Par contre, le président a remporté un franc succès avec la libération des infirmières bulgares retenues en Libye depuis huit ans.
Nicolas Sarkozy semble avoir eu davantage de succès du côté de l’Union européenne. En décembre, il a finalement réussi à convaincre ses partenaires de signer à Lisbonne le traité simplifié, pour lequel avait milité le candidat en campagne.
En mars, il est également parvenu à imposer à ses homologues européens son projet d’Union méditerranéenne. Le compromis trouvé est toutefois bien en deçà des ambitions affichées à l’origine.
Prochain test pour la politique étrangère du chef de l’Etat : la gestion de l’épineux dossier des Jeux olympiques de Pékin. "Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’Homme
au nom des intérêts économiques", avait promis le candidat.
Sur le plan national
Dès son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat s’est attaqué aux réformes fiscales promises pendant la campagne. Bouclier fiscal (un contribuable ne doit pas être taxé sur plus de 50 % de ce qu’il
gagne), défiscalisation des heures supplémentaires et du travail étudiant, réduction des droits de succession, ou crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt : la plupart des mesures a été
lancée dès l’été.
Des réformes considérées comme des cadeaux aux plus riches par l’opposition et qui inquiètent les partisans de l’équilibre budgétaire. De l’aveu même du gouvernement, ces réformes devraient
coûter 13 milliards d’euros en 2009. Selon les experts européens, le déficit budgétaire français devrait atteindre 3 % en 2008.
Pour tenir sa promesse de revenir à l’équilibre des finances publiques en 2012, Nicolas Sarkozy a donc fini par lancer début avril un plan d’économies. Sans prononcer le mot "rigueur", il prévoit notamment de ne pas remplacer un départ à la retraite de fonctionnaire sur deux.
Le paquet fiscal visait notamment la relance du pouvoir d’achat - la grande promesse, s’il ne fallait en retenir qu’une. Sur ce point, la déception est importante.
Nicolas Sarkozy lui-même semble avoir baissé les bras : "S'agissant du pouvoir d'achat, qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ?", s’est-il exclamé en
janvier lors d’une conférence de presse.
La possibilité
de revendre ses RTT (jours de repos dans le cadre de la "réduction du temps de travail" - les "35 heures" mises en place par le gouvernement Jospin)
répond au slogan de campagne "travailler plus pour gagner plus" mais ne semble pas pour l’instant à même de répondre au défi.
Sur le plan social, Nicolas Sarkozy a mené, à l’automne dernier, la réforme des régimes spéciaux de retraite - la mesure a déclenché une grande vague de protestation.
Pour lutter contre la pauvreté et encourager la valeur travail, le candidat UMP avait proposé – c’était l’une des mesures phares de son programme - un revenu de solidarité active (RSA). Le
principe : inciter les chômeurs à retrouver un emploi en leur garantissant que toute heure travaillée représente effectivement un gain de revenu. Le dispositif est à l’essai dans certains
départements mais sa généralisation traîne. Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives, se dit confiant, mais le chef de l’Etat ne semble pas encore prêt à dépenser les 2 à 3
milliards d’euros nécessaires.
Enfin, la réforme des institutions était présentée comme urgente pendant la campagne mais a tardé. Elle apparaît désormais imminente.
Nicolas Sarkozy avait par exemple proposé pendant la campagne de renforcer les pouvoirs du Parlement et d’introduire une dose de proportionnelle aux législatives. Le projet de loi sur la modernisation des institutions
sera finalement soumis aux élus en mai, avec plusieurs mois de retard.
En outre, Nicolas Sarkozy a, comme annoncé dans sa campagne, réduit le nombre de ministres. Mais il a multiplié en échange les postes de secrétaire d’Etat. Au final, avec le Premier ministre, 15
ministres, 21 secrétaires d’Etat et un haut commissaire, le gouvernement compte pas moins de 38 membres – c’est 6 de plus que le gouvernement de Dominique de Villepin de 2005.
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