L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE
OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE
:
Le syndicats ont appelé mardi à "une journée nationale interprofessionnelle d'action et de manifestations" le 22 mai
CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC veulent défendre "la
retraite solidaire". Les syndicats Solidaires et Unsa ont rallié le mouvement mercredi.
Après leur réunion avec le ministre du Travail Xavier Bertrand, lundi, les syndicats avaient affiché leur hostilité au projet d'allongement de la durée
de cotisation à 41 ans pour une retraite pleine d'ici à 2012.
Les syndicats ont pris cette décision commune "face au blocage gouvernemental sur les principales propositions des organisations syndicales". Celles-ci,
selon leur communiqué, concernent "la garantie et le niveau des retraites, le droit à la retraite à 60 ans, la durée de cotisation, la reconnaissance de la pénibilité, les ressources
financières assurant l'avenir à long terme du système de retraite, la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes."
Mardi matin, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a argumenté, sur i-Télé, la position du gouvernement sur les retraites. "Au niveau des cotisations sur les retraites et
de l'allongement de la durée de cotisation, on demande un effort aux salariés. L'effort doit être partagé. L'effort qu'on demande de l'autre côté aux entreprises, c'est de
s'investir vraiment sur tout ce qui est l'emploi des seniors", a-t-il plaidé en rappelant que les préretraites étaient désormais "taxées à mort". "La deuxième chose, c'est qu'on augmente
les cotisations retraite, et cela dès cette année, pour assurer l'équilibre financier du régime."
De son côté, le ministre du Travail Xavier Bertrand a proposé aux organisations syndicales et patronales "de venir compléter, s'ils le souhaitent, le plan gouvernemental sur l'emploi des
seniors", mardi matin sur Europe 1.
Lundi, Xavier Bertrand, accompagné du secrétaire d'Etat à la Fonction publique André Santini, et du secrétaire à l'Emploi Laurent Wauquiez, ont rencontré à tour de rôle l'ensemble des
partenaires sociaux pour défendre leur projet. Ils ont donc rencontré l'hostilité générale des syndicats.
Le bureau national du PS a pour sa part adopté mardi soir à l'unanimité la "position" du parti sur la question des retraites, refusant l'allongement de la durée des cotisations.
Seniors: mesures incitatives envers les entreprises
A partir de 2010, les entreprises n'ayant pas conclu
d'accord favorisant le travail des seniors se verront infliger une cotisation supplémentaire. Avec un taux d'emploi de 38,1% pour les 55-64 ans en 2006, la France se trouve bien au
dessous de la moyenne de l'UE (43,5%). Les syndicats se sont dits sceptiques sur le projet d'inciter financièrement les entreprises à employer plus de seniors.
Dans l'immédiat, les conditions permettant de cumuler un emploi et une retraite seront assouplies, et la surcote dont bénéficient les salariés continuant à travailler alors qu'ils ont
atteint la durée de cotisation requise sera améliorée. L'indemnité de départ à la retraite sera majorée si la durée de cotisation minimale est dépassée. Enfin, l'âge à partir duquel
un chômeur est dispensé de recherche d'emploi, actuellement de 57 ans et demi, sera progressivement relevé au fur et à mesure des résultats obtenus en matière d'emploi des seniors.
Hausse des retraites en septembre
Les pensions de retraite, qui ont augmenté de 1,1% au 1er janvier, bénéficieront d'une nouvelle hausse au 1er septembre, d'un montant non encore fixé. La pension de réversion pour
les veufs et veuves, actuellement égale à 54% de la retraite du conjoint disparu, passera à 56% début 2009, 58% début 2010 et 60% début 2011.
Retraites: le gouvernement ne fléchit pas
Au grand dam des syndicats, le gouvernement s'est montré inflexible sur l'augmentation de la durée de cotisation à 41 ans d'ici à 2012. Nicolas Sarkozy l'avait laissé entendre dans
son intervention télévisée jeudi 24 avril, et François Fillon, père de la réforme de 2003 sur les retraites quand il était ministre du Travail, l'avait déclaré à plusieurs
reprises.
Dans un texte transmis dimanche soir aux partenaires sociaux, Xavier Bertrand a confirmé qu'aucun élément nouveau n'était intervenu selon lui depuis la loi Fillon de 2003 et que la
durée exigée pour une retraite à taux plein augmenterait donc progressivement de 40 ans actuellement à 41 ans en 2012. La réforme Fillon prévoyait cet allongement, mais permettait
au gouvernement d'y renoncer, ou de la moduler si des éléments nouveaux étaient intervenus. Les syndicats réclamaient que le gouvernement use de cette possibilité, en arguant
du fait que l'emploi des seniors n'avait pas progressé depuis cinq ans, et que de ce fait l'allongement de la durée de cotisation n'aboutirait qu'à diminuer le niveau futur
des retraites.
Le Medef en veut plus
Le Medef a estimé lundi que le passage prévu de 40 à 41 ans de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein constituait "un minimum", affirmant qu'il ferait "ce qu'il
faut pour inciter les entreprises à ne pas faire partir trop tôt les gens à la retraite".
Les positions des syndicats
- Sur l'emploi des seniors, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a proposé lundi d'augmenter "de 0,5%" les cotisations vieillesse des entreprises jusqu'à ce que l'emploi des
seniors se soit hissé au niveau moyen européen, et de passer seulement alors aux 41 ans de cotisation.
- Opposé à l'allongement de la durée de cotisation, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, a estimé
avant d'être reçu au ministère qu'allonger la durée de cotisation "conduisait à travailler plus pour gagner la même chose". Pour le dirigeant syndical, "il y avait d'autres pistes
de financement possibles. Aucune n'est retenue", dont une taxation de "l'intéressement, la participation, les stocks-options (...) ou une augmentation de l'impôt sur les bénéfices pour
les dividendes distribués aux actionnaires".
- Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC (cadres), a lui aussi signifié à Xavier Bertrand "qu'augmenter de manière arbitraire la durée de cotisation à 41 ans ne ciblait les
efforts que sur les salariés", sans donner de "garanties" sur les mesures de l'emploi des seniors. Selon lui, les mesures pour accroître l'emploi des seniors restent "à construire".
- La CGPME, syndicat patronal, a estimé en revanche que le texte gouvernemental était "globalement bien équilibré". Son président Jean-François Roubaud a toutefois relevé "deux ou trois
points de désaccord", surtout sur le financement des caisses de retraite par une baisse de cotisations à l'Unedic.
- Pour le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, il n'y a "aucun point positif" dans le projet de réforme des retraites. " Je considère que c'est gravissime s'agissant des
intentions du gouvernement sur l'avenir des retraites dans notre pays", a-t-il déclaré, en arrivant au ministère du Travail.
Réactions politiques |
- Xavier Bertrand, ministre du Travail, a plaidé lundi que sans le recours aux mesures gouvernementales annoncées, "le déficit des retraites
atteindra, en 2012, 11 milliards d'euros pour la seule année 2012 (...) Si nous ne faisons rien, une retraite sur dix ne sera pas financée" à cette date-là, selon lui. |
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