Force Ouvrière de Côte d'Or

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LES VOLTIGEURS DE LA RÉPUBLIQUE - 110508

Publié le 11 Mai 2008 par UDFO21 in AFOC 21

L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :


L’inspection du travail


 

 


En France, les travailleurs sont protégés et défendus par deux institutions: les prud’hommes et les inspecteurs du travail. Deux institutions qui sont actuellement la cible de l’État et du patronat.

Quand on parle des inspecteurs du travail, il faut d’abord rendre hommage à Daniel Buffière et Sylvie Trémouille, assassinés en septembre 2004 à Saussignac, en Dordogne, par un exploitant agricole, ex-militaire. Les inspecteurs enquêtaient sur une affaire de travail au noir. Daniel a reçu une balle dans l’abdomen et est mort six heures plus tard. Sylvie a pris une balle en plein dos en tentant de fuir. C’est un cas unique en France. Seuls les patrons du Brésil font ce genre de cartons. Aujourd’hui les inspecteurs ont peur, car les petits patrons poujadistes n’hésitent plus à lancer des menaces: «Souvenez-vous de Saussignac.»

CLEMENCEAU FONDE UN MINISTÈRE

En 1874, les députés votent une loi instaurant la nomination d’inspecteurs du travail choisis par les conseils généraux et rétribués par l’État. Leur but est de faire respecter la loi sur les dix heures de travail journalier. Aussitôt, les syndicats poussent à la multiplication des inspecteurs contre les patrons négriers. En 1892, le gouvernement Gambetta crée un corps homogène et hiérarchisé d’inspecteurs du travail, qui doivent contrôler les horaires, le travail des enfants et des femmes, l’hygiène et la sécurité.

Dans ces avancées sur le droit des travailleurs, poussées par l’action syndicale et la fondation de la CGT en 1895, le 25 octobre 1906, le Premier ministre Clemenceau fonde le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, qu’il donne au socialiste René Viviani. Le futur «Tigre» reprend les projets de Louis Blanc, Camille Raspail et Édouard Vaillant. Le premier inspecteur général du travail fut Eugène Chaillé (1887-1957), grand défenseur des ouvriers. Ensuite vint Henri Bourillon (1876-1962), dit Pierre Hamp. Apprenti pâtissier à 14 ans à Paris, cheminot dans le Nord, sous-chef de gare à Lille, journaliste, directeur d’un centre d’apprentissage, homme trilingue (français, anglais, espagnol), militant de la CGT qui a écrit une quarantaine de livres sur la condition ouvrière. C’était aussi un ami de Péguy, Gide et du philosophe Alain.

Autre figure de proue des inspecteurs de travail: Pierre Lamy. Né en 1909, il rejoint le corps des inspecteurs du travail. À trente-deux ans, ce Savoyard va rapidement entrer dans la Résistance dont il deviendra un cadre important. Arrêté par les nazis, il sera fusillé le 18 juillet 1944, peut avant la libération de la région.

Aujourd’hui, le corps des inspecteurs du travail est sinistré. Outre les deux assassinats et les menaces journalières, ils ne sont que 1?330 inspecteurs pour contrôler 1,5 million d’entreprises et 16 millions de salariés, soit un contrôleur pour 1.133 entreprises et 11.252 salariés. Bon courage! C’est 30% en dessous des moyennes de l’Union européenne.
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