Force Ouvrière de Côte d'Or

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LE GOUVERNEMENT DROIT DANS SES SPOTS - 240608

Publié le 24 Juin 2008 par UDFO21 in FO Secteur Economique

L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :



Pouvoir d’achat

 

 


Le Premier ministre a lancé hier une campagne de pub pour se vanter de son «paquet fiscal», au moment même où son ministre du Travail annonçait aux syndicats une hausse du SMIC sans coup de pouce.

 
0,9% et rien de plus. C’est la hausse du SMIC annoncée lundi par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, lors de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) où siègent notamment les interlocuteurs sociaux. Le gouvernement a donc refusé une nouvelle fois tout coup de pouce au SMIC au 1er juillet, se contentant de procéder à la revalorisation réglementaire qui est égale à l’inflation de l'année écoulée (mai 2007 à mai 2008), plus la moitié de la hausse du salaire horaire ouvrier (SHBO). «Le seuil de déclenchement de la revalorisation automatique ayant été franchi en mars 2008, conduisant à une revalorisation anticipée de 2,3 % au 1er mai, l’augmentation du SMIC au 1er juillet par rapport à celle intervenue au 1er mai 2008 s’élèvera (…) à 0,9% (soit 3,2%). Au total, le montant du SMIC brut horaire s'élèverait au 1er juillet 2008 à 8,71 euros, soit 1.321,02 euros bruts mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaires», a précisé M. Bertrand.

C’est d’autant plus inacceptable, pour les syndicats, que l'évolution du SHBO a été négative cette année, pour la première fois depuis 1984-85, selon la DARES
(voir notre article du lundi 23 juin 2008). Ce qui fait que les quelque trois millions salariés payés sur la base du salaire minimum, dont environ 900.000 à temps partiel, auront droit seulement au rattrapage de l'inflation en 2008. Dénonçant cette absence de coup de pouce, la confédération FO, a estimé que cette décision sera loin d’améliorer le quotidien de millions de salariés payés autour du SMIC alors qu’ils sont confrontés sans doute plus que les autres à l’augmentation constante du coût de la vie (hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie). Au delà de la revalorisation du SMIC qu’elle souhaite voir intervenir plus tôt dans l’année (au 1er janvier), FO a demandé au ministre de s’atteler à la mise en place de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat de tous les salariés. Elle a réclamé notamment l’institution «d’une clause automatique de rendez-vous dans les branches après toute augmentation du SMIC et de la conditionnalité des exonérations de cotisations sociales dites patronales à l’existence d’accords de salaires» ainsi que «la mise en place immédiate de la prime transport pour face à la flambée des prix du carburants». Autant de mesures promises à divers reprises par le gouvernement mais dont les salariés n'ont toujours pas vu la couleur.

En matière de pouvoir d’achat, l’exécutif semble vouloir s’en tenir à son «paquet fiscal» voté à l’été 2007. Sinon, comment comprendre le lancement hier par le Premier ministre, François Fillon d’une vaste opération de communication sur ce thème, au moment où son ministre du Travail refusait tout coup de pouce au SMIC. «Nous avons pris depuis un an beaucoup de mesures, certaines assez techniques et complexes, et toutes nécessitent d'être expliquées pour être comprises et intégrées par nos concitoyens», s’est justifié M. Fillon. Cette campagne qui sera déclinée pendant trois semaines sur tous les supports publicitaires (hormis la radio) devait démarrer lundi soir à la télévision avec des spots devant promouvoir, entre autres, la défiscalisation des heures supplémentaires et l'exonération des intérêts d'emprunt à l'achat d'un logement principal. Deux niches fiscales qui, selon la plupart des experts, n’ont eu aucun effet tangible sur le pouvoir d’achat des ménages.


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