Foix, le 16 juillet
Pour la dernière étape pyrénéenne le peloton, parti de Lanemezan, est arrivé à Foix en plein pays cathare. Une étape accidentée, avec un col de première catégorie et courrue sous la chaleur, qui aura vu un jeune Français Amaël Moinard, réaliser un très bel exploit qu’il n’aura pu concrétisé par une victoire d’étape. Il devait être repris à cinq kilomètres du but par dix coureurs, dont le vainqueur du sprint, le Norvégien, Kurt-Asle Arvesen.
Si le département de l’Ariège accueille fréquemment le Tour de France, il est un sujet qui en ce moment inquiète les Ariègeoises et les Ariègeois: le textile. Depuis le début du siècle dernier, la région de Lavelanet était connue pour ses usines de tissage et les entreprises de textile y étaient fleurissantes. Depuis une décennie, l’industrie textile doit faire face à la concurrence et les propriétaires ou actionnaires préfèrent fermer les usines et ateliers pour délocaliser principalement au Maroc et au Portugal, voire dans des contrées plus lointaines. Christian Gaston, Secrétaire général de l’Union départementale FO de l’Ariège s’inquiète, à juste titre, d’une nouvelle vague de fermeture qui se déroule actuellement: «On ne parle pas de ces petites entreprises qui ferment les unes après les autres. En général elles ont de vingt à cinquante salariés, alors quand elles ferment cela ne fait pas les gros titres de l’actualité. Il n’empêche qu’en ce moment on assiste à une perte considérable d’emplois.»
DÉLOCALISATION ET CHÔMAGE
À Lavelanet, où aura lieu le départ de l’étape du 17 juillet, on est passé en dix ans de six mille salariés à mille cinq cents aujourd’hui. La majorité des entreprises travaillent en sous-traitance pour des grandes marques d’habillement comme Michel Thierry et elles doivent sans cesse casser les prix pour rester concurrentielles, car les donneurs d’ordre sont sans aucune pitié et c’est toujours le moins disant qui emporte le marché. Actuellement l’Ariège compte deux grosses entreprises de textile et dix petites dont l’avenir est plus qu’incertain, comme l’explique Christian Gaston: «Si les plans sociaux, actuellement en cours, sont strictement appliqués, il ne restera que cinq à six cents emplois, dans une industrie qui a fait vivre des milliers de familles il y a encore peu de temps. Aujourd’hui, les salariés sont écœurés, épuisés par les luttes qu’ils ont mené. Notre combat aujourd’hui, c’est de trouver des solutions de reclassement, au plus près de chez eux, pour ces salariés. L’Ariège est un département où les emplois sont rares et, à FO, nous ne cessons de nous battre pour que notre département ne devienne pas un désert sans avenir.»
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