L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :
Temps de travail
© France 2La réforme du temps de travail doit être votée définitivement aujourd'hui par le Parlement
Le texte, qui permet de sortir "enfin" des 35 h selon le ministre Xavier Bertrand, a été adopté en 1re lecture au Sénat par 198 voix
pour, la majorité, et 125 contre. La gauche y voit une "régression sociale jamais vue depuis 1936". Il est très critiqué par les syndicats.
Pour "Les Echos", le projet pourrait marquer la fin des 35 h pour les cadres.
"Rien ne sera automatique, mais la voie est désormais ouverte pour que les entreprises les poussent à renoncer à tout ou partie de leur RTT et
des jours fériés, en leur proposant de travailler 235 jours par an, voire, en théorie, jusqu'à 282, contre 215 actuellement en moyenne. Un employeur pourra aussi proposer à un salarié au
forfait de négocier individuellement, chaque année et de gré à gré, son temps de travail", poursuit le quotidien économique.
CGC et CGC ont prévu de manifester ce mercredi séparément contre le texte.
Réactions
"Nous sortons enfin des 35 h", s'est exclamé mardi le ministre du Travail Xavier
Bertrand, accusant l'opposition d'"archaïsme" et défendant un "texte historique qui refonde la démocratie sociale". Pour l'UMP, le projet de loi, "très attendu par les entreprises, est
une réforme majeure pour en finir avec la rigidité des 35 heures qui permettra de revaloriser le travail et de faire décoller les salaires".
"Ce sont des décennies de progrès sociaux arrachés de haute lutte qui sont remises en cause. Cette loi porte en germe une dégradation inexorable des conditions de travail des salariés:
en pleine période estivale tout semble permis", s'est indigné Jacques Muller (verts).
"Vous voulez libérer le travail en défaisant le plafond des heures supplémentaires, en annualisant le temps de travail, en renvoyant tout à un accord d'entreprise. Nous, nous
voulons libérer la personne humaine et pour cela encadrer le travail", a déclaré Jean-Luc Mélenchon (PS). Pour le PS, le texte est "un alignement sur le droit anglo-saxon".
"La réalité pour des millions de Français va être découverte et va susciter des réactions", a averti Guy Fischer (PCF).
Le syndicat CFE-CGC (cadres) dénonce un "retour au siècle dernier" et dit vouloir déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Dans une "lettre ouverte au président de
la République", (rédigée à la première personne et) publiée mercredi dans "Le Figaro", la confédération affirme que "l'affaire" coûtera à un cadre ses "jours fériés chômés payés
et mes jours de RTT, qui constituaient le maigre retour des 60 à 70 h par semaine que j'effectue pour conserver mon job". Cette loi sur le temps de travail "me semble
totalement inutile, inique et plus frappée du sceau de la revanche que de l'analyse fondée", ajoute la lettre ouverte.
La CFDT dénonce un "acharnement idéologique". Pour le syndicat, la bataille contre le texte "n'est pas perdue d'avance" car tout "dépendra des entreprises, des DRH et de la
représentation syndicale".
Pour FO, la réforme "porte atteinte à la santé des salariés et à
l'équilibre vie privée-vie professionnelle".
La CFE-CGC et la CGT ont appelé à des rassemblement simultanés mais séparés le 23 juillet aux abords du Sénat. Les deux syndicats réfléchissent à "faire converger" leurs opérations. Mais les
autres confédérations, pourtant tout autant opposées aux textes, n'ont pas prévu d'action particulière. Pourtant, toutes enregistrent sur leurs sites internet un afflux de messages
d'inquiétude et de colère. La CFDT fait état de connexions "multipliées par mille en une semaine sur le sujet".
Le vote du texte au Sénat
Les sénateurs n'ont pas modifié le fond du texte. Dans le premier
volet (représentativité syndicale), ils ont maintenu les mécanismes actuels de représentativité des syndicats dans la fonction publique dans l'attente d'un projet de loi
spécifique. Ils ont adopté un dispositif dérogatoire pour les journalistes, permettant au Syndicat national des journalistes (SNJ) de garder son influence. Ils ont par ailleurs supprimé
une nouvelle taxe prévue pour financer le dialogue social, qui avait suscité la colère du Medef et de la CGPME.
La gauche a bataillé contre la deuxième partie du texte qui réforme le temps de travail. Ce volet prévoit que chaque entreprise pourra négocier sa durée du travail et ses
contreparties, en dérogeant aux obligations jusqu'ici fixées par les branches, et les "forfaits", qui concernaient surtout les cadres, seront étendus aux salariés dits
"autonomes".
Les sénateurs ont adopté un amendement précisant toutefois que le nombre de jours travaillés doit être compatible avec les dispositions du code du travail "relatives au repos quotidien,
au repos hebdomadaire et aux jours fériés chômés dans l'entreprise et relatives aux congés payés". A l'unanimité, les sénateurs ont ajouté un article proposant de ramener d'un mois à dix
jours la durée du travail requise dans l'entreprise avant qu'un salarié puisse bénéficier de son droit à congés payés.
Les garanties de Xavier Bertrand |
Le texte, voté mardi par les députés et examiné à partir du 17 juillet au Sénat, donne "trois garanties, auparavant il n'y en avait
même pas une", assure le ministre du Travail, Xavier Bertrand. |
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