L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE
D'OR COMMUNIQUE :
Le gouvernement balise la privatisation de La Poste. Il a signé mardi un contrat de service public a minima avec la direction de l’opérateur
historique qui pousse au changement de statut.
La privatisation de La Poste se prépare lentement mais sûrement. Il y a une quinzaine de jours, son P-DG Jean-Paul Bailly avait annoncé que ses
services étudiaient la possibilité de transformer l’entreprise publique en société anonyme (SA) et d’ouvrir dans la foulée son capital aux fonds privés à hauteur de 10 ou 20% avec une entrée en
Bourse. Depuis, tout indique que le projet a dépassé le stade de la réflexion. Ainsi, M. Bailly a indiqué mardi à la ministre des Finances, Christine Lagarde, qu’il ferait des «propositions
précises à la rentrée» au gouvernement. «Il est bien naturel que La Poste réfléchisse et à sa stratégie et à son avenir» et l'«on examinera les propositions avec un esprit d'ouverture», a répondu
Mme Lagarde, avant d’affirmer que, «La Poste est une entreprise publique et demeurera publique» et que ses «missions de service public sont non-négociables». Une posture. Cet échange entre le
président du groupe public et la ministre a eu lieu en à l’occasion de la signature du «contrat de service public 2008-2012» passé entre La Poste avec l’Etat et devant garantir les missions de
service public. Or, selon les syndicats, il s’inscrit justement dans la logique la privatisation de l'opérateur historique. Explications.
Les missions d’intérêt général de La Poste sont réduites au nombre de quatre: service postal universel, accessibilité bancaire, aménagement du territoire et acheminement de la presse. Le service postal universel impose ainsi la levée et la distribution du courrier (plis de moins de 50 grammes) six jours sur sept au même tarif partout en France, La Poste s'engageant pour 2008 à acheminer 83% du courrier le lendemain de leur envoi, la proportion devant atteindre 85% en 2010. L’accessibilité bancaire oblige, quant à elle, de garantir à chaque usager la possibilité d’ouvrir un compte ou un Livret A, quelles que soient ses ressources. Avec la présence postale sur le territoire, La Poste s’engage là à ce que «pas plus de 10% de la population d'un département ne peut se trouver éloignée de plus de 5 kilomètres et de plus de 20 minutes de trajet automobile (...) des plus proches points de contact de La Poste». Et ce afin d’assurer le maintien de 17.000 points de contact en France qui ne seront pas tous forcément des bureaux de poste classiques (agences postales à charge des collectivités locales, ou points de vente chez les commerçants). Enfin, sur le transport et la distribution de la presse, La Poste s’engage à livrer les journaux et magazines «six jours par semaine, sur tout le territoire (...) à un prix abordable» pour aider au pluralisme de la presse. En contrepartie, l’Etat s’engage à compenser les coûts liés aux quatre missions d'intérêt général. Sauf que ces compensations ne couvrent jamais la totalité des besoins de financement de la Poste en la matière. En 2008, il lui manquera ainsi 816 millions d'euros. Et la facture risque encore d’augmenter, voire d’exploser, dans les prochaines années, notamment avec la perte du monopole de la distribution du Livret A au 1er janvier 2009 et l’ouverture totale du courrier à la concurrence à partir de 2011.
Pour les syndicats de La Poste, le contrat de service public n’est qu’un contrat a minima pour mieux imposer la privatisation aux salariés et à l’opinion. Alors que «l'Etat, propriétaire (avait) barre sur l'ensemble des activités de l'entreprise», il laisse «désormais à La Poste le soin de définir sa stratégie, voire de proposer tranquillement sa transformation en société anonyme», dénonce FO-Com, qui condamne ce «chantage consistant à échanger le financement du service public contre la privatisation». Pour Sud-PTT, «la vacuité du nouveau contrat de service public pave la route à la privatisation de l'entreprise publique» tandis que, selon la CGT-Poste, il consacre un «service minimum du service public». Et «Tout cela parce que l'Etat régulateur est devenu un Etat déserteur!» ajoute FO-Com. Du coup, les syndicats se sont donné également rendez-vous en septembre pour décider des modalités d’une première riposte nationale (voir notre article du jeudi 10 juillet 2008).
Les missions d’intérêt général de La Poste sont réduites au nombre de quatre: service postal universel, accessibilité bancaire, aménagement du territoire et acheminement de la presse. Le service postal universel impose ainsi la levée et la distribution du courrier (plis de moins de 50 grammes) six jours sur sept au même tarif partout en France, La Poste s'engageant pour 2008 à acheminer 83% du courrier le lendemain de leur envoi, la proportion devant atteindre 85% en 2010. L’accessibilité bancaire oblige, quant à elle, de garantir à chaque usager la possibilité d’ouvrir un compte ou un Livret A, quelles que soient ses ressources. Avec la présence postale sur le territoire, La Poste s’engage là à ce que «pas plus de 10% de la population d'un département ne peut se trouver éloignée de plus de 5 kilomètres et de plus de 20 minutes de trajet automobile (...) des plus proches points de contact de La Poste». Et ce afin d’assurer le maintien de 17.000 points de contact en France qui ne seront pas tous forcément des bureaux de poste classiques (agences postales à charge des collectivités locales, ou points de vente chez les commerçants). Enfin, sur le transport et la distribution de la presse, La Poste s’engage à livrer les journaux et magazines «six jours par semaine, sur tout le territoire (...) à un prix abordable» pour aider au pluralisme de la presse. En contrepartie, l’Etat s’engage à compenser les coûts liés aux quatre missions d'intérêt général. Sauf que ces compensations ne couvrent jamais la totalité des besoins de financement de la Poste en la matière. En 2008, il lui manquera ainsi 816 millions d'euros. Et la facture risque encore d’augmenter, voire d’exploser, dans les prochaines années, notamment avec la perte du monopole de la distribution du Livret A au 1er janvier 2009 et l’ouverture totale du courrier à la concurrence à partir de 2011.
Pour les syndicats de La Poste, le contrat de service public n’est qu’un contrat a minima pour mieux imposer la privatisation aux salariés et à l’opinion. Alors que «l'Etat, propriétaire (avait) barre sur l'ensemble des activités de l'entreprise», il laisse «désormais à La Poste le soin de définir sa stratégie, voire de proposer tranquillement sa transformation en société anonyme», dénonce FO-Com, qui condamne ce «chantage consistant à échanger le financement du service public contre la privatisation». Pour Sud-PTT, «la vacuité du nouveau contrat de service public pave la route à la privatisation de l'entreprise publique» tandis que, selon la CGT-Poste, il consacre un «service minimum du service public». Et «Tout cela parce que l'Etat régulateur est devenu un Etat déserteur!» ajoute FO-Com. Du coup, les syndicats se sont donné également rendez-vous en septembre pour décider des modalités d’une première riposte nationale (voir notre article du jeudi 10 juillet 2008).
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