Economie credits : (LP/AURELIE AUDUREAU.) Les boutiques des zones touristiques avaient l’autorisation d’ouvrir le dimanche pendant la haute saison, désormais elles pourront le faire toute l’année.
L’Èlisée jubile, l’opposition et les syndicats protestent. En donnant avant-hier son blanc-seing au texte de loi sur les dérogations au repos dominical, le Conseil constitutionnel vient de mettre
un point final ? à deux ans de débats. Dès la fin du mois de septembre, les magasins pourront ouvrir toute l’année dans les zones touristiques ainsi qu’à Aix-Marseille, Paris et Lille dans
certaines zones appelées Puce (périmètres d’usage de consommation exceptionnel). Arc-bouté sur la défense d’un autre « choix de société », qui ne ferait pas la part belle à une vision « marchande »
du monde, le Parti socialiste a finalement perdu la bataille. Mais il aura tout de même fallu que le président de la République mette de l’eau dans son vin… Lyon et son agglomération restent ainsi
en dehors du champ d’application de la loi, au motif que, dans la deuxième ville de France, « il n’y a pas d’usage de consommation en fin de semaine »… Qu’importe, après maintes péripéties, Nicolas
Sarkozy a obtenu gain de cause. La résistance s’organise « Cela aura été le parcours du combattant, mais nous y sommes arrivés ! » se félicite aujourd’hui le ministre du Travail, Xavier Darcos.
Mais l’ensemble des syndicats refuse de déposer les armes. Dénonçant une loi « injuste » et « créatrice d’inégalités » entre les salariés des zones touristiques et ceux des zones urbaines
commerciales qui ne seront pas rémunérés de la même manière , l’Organisation internationale du travail. « Comment peut-on accepter que deux salariés, travaillant pour la même entreprise, ayant des
niveaux de responsabilité et de compétences égaux, soient payés du simple au double uniquement en fonction de la zone géographique dans laquelle ils exercent ? Le président du groupe PS à
l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, il estime que « cette loi va multiplier les conflits juridiques et sociaux ». En effet, les avantages salariaux dont bénéficient les salariés des zones
commerciales urbaines n’étant pas obligatoires pour ceux exerçant dans les zones touristiques, les inégalités de traitement risquent de se multiplier. Il y a fort à parier que les syndicats seront
à l’affût de la moindre anicroche et n’hésiteront pas à porter les cas de certains salariés devant les tribunaux. Auteur : Séverine Cazes Source : Le Parisien
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