Force Ouvrière de Côte d'Or

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4 589... L’AUTRE CHIFFRE DE LA SEMAINE - 091210

Publié le 9 Décembre 2010 par UDFO21 in Le chiffre de la semaine

4 589... L’AUTRE CHIFFRE DE LA SEMAINE

Article de Yves Veyrier, Secrétaire confédéral, paru dans FO Hebdo n°2967

4.589 c’est en fait 4 589 milliards d’euros, ce n’est plus un chiffre mais un nombre, un grand nombre même, qui, pour nous toutes et tous, ne signifie pas grand-chose de concret. 

Si l’on voulait s’essayer à concrétiser cette somme, on pourrait dire qu’elle représente 3,4 milliards de SMIC mensuel brut. Ou encore, que cela représente 3 059 milliards de fois le seuil de pauvreté qui est de 1,5 euro (2 dollars) par jour, en dessous duquel vivent, avec leur famille, 1,4 milliard de travailleurs pauvres dans le monde selon une estimation de l’OIT[1]. 

C’est encore 5,7 fois le déficit public total de l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne pour l’année 2009 (évalué à 800 430 millions d’euros)[2]. 

Mais c’est, en réalité, l’estimation, par la Commission européenne, du montant des aides publiques mises à disposition du secteur financier en Europe depuis le début de la crise en octobre 2008. Il représente 63 fois plus que les 73,2 milliards d’euros d’aides publiques consacrées en 2009 à la recherche, à l’emploi ou à l’économie «verte», aides publiques auxquelles le pacte de stabilité et de croissance fait pourtant régulièrement la chasse. 

Au fait, vous souvenez-vous que ce fameux pacte imposait aux États de limiter leur déficit public à moins de 3% de leur PIB (Produit intérieur brut), contrainte qui a justifié, au fil des ans, les privatisations, suppressions d’emplois publics, réduction des prestations sociales et reculs des droits sociaux? On pourrait en effet l’avoir oublié puisque que le déficit public pour les seuls États de la zone euro est de 6,3% en 2009. 

Autrement dit, impérative quand il s’agit des dépenses publiques sociales, à tel point qu’elle conduisait à mettre sous amende les États ne la respectant pas, cette contrainte est devenue très souple lorsqu’il s’est agi de venir au secours du secteur financier. 

Mais il y a pire aujourd’hui, car les mesures d’austérité (baisse des salaires et des emplois publics, recul de l’âge de la retraite, réduction voire suppression d’allocation chômage...) qui frappent les populations les unes après les autres, de la Grèce à l’Irlande, à l’Espagne et au Portugal aujourd’hui, en passant par la France avec la réforme des retraites et la RGPP (Révision générale des politiques publiques), n’ont d’autre objectif que d’épargner les créanciers des États en faisant supporter aux salariés le coût de la crise. 

«Je n’ai plus de maison, plus que des dettes que je dois rembourser jusqu’à la mort»... «l’État aide les banquiers alors que ce sont eux les responsables, l’État n’est-il pas censé nous protéger?», entendait-on ce matin, 6 décembre, sur France Inter dans un reportage sur la situation en Espagne. 


Expression directe: Bienvenue dans le monde du travail
envoyé par Force-Ouvriere

Terminons cependant par une note optimiste: 4 789 c’est d’ores et déjà le nombre de visionnages du clip FO «Bienvenue dans le monde du travail ou comment je me suis syndiqué», toujours en une sur notre site internet www.force-ouvriere.fr: une invitation à nourrir les rangs de la résistance et de l’esprit de reconquête! 

[1] Organisation internationale du travail dans son rapport sur les «Tendances mondiales de l’emploi», publié en janvier 2009.
[2] Euro-indicateurs, communiqué de presse, 170/2010 - 15 novembre 2010.
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