Force Ouvrière de Côte d'Or

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Moyen- orient : mutations récentes carrefour migratoire

Publié le 10 Mars 2007 par UDFO21 in udfo21

 
 
                                   
 
 
 
 
 

Déclaration de Gilbert MARPEAUX

UD CGT-FO de Côte d’Or (France)

 

Moyen- orient : mutations récentes carrefour migratoire

 
 
 

Mes cher(e)s ami(e)s, mes cher(e)s camarades,

 

La guerre du golfe de 1991 a engendré d’importants mouvements de population au Moyen-Orient et a entraîné une reconfiguration profonde du système migratoire régional lié notamment à l’embargo sur l’Irak et à la permanence du conflit israélo palestinien.

 

Ces événements ont favorisé la persistance de mouvements de réfugiés palestiniens et irakiens, parallèlement au développement de nouvelles migrations de travail venues principalement d’Asie du sud et dans une moindre mesure d’Europe centrale et orientale ou d’Afrique.

 

La dimension transnationale de ces nouveaux réseaux migratoires remet en cause les schémas d’analyse qui prévalaient dans les années 1980.

 

En effet, jusqu’à cette date, la rente pétrolière a déterminé à l’échelle régionale le développement de migrations temporaires de travail (Palestiniens, Jordaniens, Egyptiens et Yéménites) et a conduit à des analyses où prédominaient les facteurs macroéconomiques.

 

Le panorama migratoire des lendemains de la guerre du Golfe montre que les logiques de réseaux développés par les migrants prennent de plus en plus le pas sur les logiques strictement économiques à l’échelle régionale.

 

La question du « politique » compose l’une des entrées privilégiées à partir des cas jordanien, israélien et palestinien qui mettent en relief les thèmes que sont les processus de démocratisation, le retour et les conflits et soulignent de nouvelles réalités sociales.

 

Ce dernier point est la question de l’installation « durable » de travailleurs extrarégionaux au Liban et en Israël.

 

Le carrefour migratoire moyen-oriental est aussi abordé sous l’angle de la diversité des dynamiques migratoires, comme en témoigne notamment le cas des migrations Ousbèks.

 

A la fois cause et conséquences des mutations sociopolitiques que connaissent l’ensemble des Etats de la région, les dynamiques migratoires, qui sont apparentes en Syrie, en Egypte, en Asie centrale, en Turquie, dans les ex-républiques soviétiques,  sont une contribution significative à la connaissance de l’intensité et de la multiplicité des formes de circulation migratoire, que suggèrent en partie les notions de comptoir, sas ou encore d’impasse.

 

Pour compléter ce regard sur le carrefour migratoire moyen oriental il faut poursuivre la réflexion en interrogeant le lien existant entre migrations mais aussi d’observer les emboîtements de systèmes migratoires régionaux qui font de cette région un véritable carrefour migratoire à partir des relations actuelles entre le golfe arabo-persique et l’Asie.

 

La situation dramatique que connaît actuellement l’Irak ne peut qu’amplifier ce mouvement migratoire vers l’Europe et cela va provoquer une situation totalement incontrôlable.

 

Les grands mouvements de population sont à nouveau à l’ordre du jour pour des raisons comme toujours économiques, conséquence de situations politiques.

 

Les mouvements migratoires ont longtemps été rapportés à la théorie de l’offre et de la demande comme s’ils n’obéissaient qu’à la seule logique économique.

 

Aujourd’hui les phénomènes de diaspora, qui s’inscrivent dans les réseaux de la mondialisation, les filières migratoires dont les sources et la nature varient d’une région à l’autre, les incidences rapides des changements des politiques migratoires, rendent la situation de moins en moins maîtrisable et nous obligent à repenser nos catégories d’analyse.

 

La multiplication des contrôles ne fait pas obstacle à des mobilités internationales qui, désormais, concernant l’ensemble de la planète.

 

L’exploitation de la misère et les persécutions en raison de l’appartenance ethnique, du sexe, de la religion, se cumulent souvent avec la difficulté à faire valoir ses droits dans les pays d’accueil.

 

L’état de santé morale et physique des migrants devient alarmant, comme l’atteste le développement des trafics dont ils sont les premières victimes.

 La relation à la culture prend par ailleurs une importance croissante dans les revendications des immigrés et de leurs enfants.

 

Pour certains, la religion participe de l’affirmation de soi et l’islam devient non seulement l’expression d’un choix confessionnel, mais un véritable code culturel et un réseau de solidarités.

 

Pour répondre à cette émergence des identités, certains chercheurs ont eu recours au concept « d’ ethnicité », en empruntant aux anglo-saxons une terminologie qui avait été celle de la colonisation.

 

En réalité, « l’ethnicisation du lien social » s’opère progressivement dans les banlieues et certains quartiers des grandes agglomérations.

 

Mais quelle est la part des carences et de la politique de l’intégration ?

 
Quelle est l’ampleur des revendications identitaires ?
 

En tout cas le constat est évident et s’impose à nous ; rien ni personne ne pourra s’opposer à ces mouvements de population qui ont comme raison d’être la fuite des situations politiques difficiles et la misère au quotidien.

 
 
 
 
 
 
 
 
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