Force Ouvrière de Côte d'Or

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INTERNET, LES VENDEURS SONT PERDANTS - 170413

Publié le 16 Avril 2013 par UDFO21 in FO Cadres


A la suite des réunions que nous avons eues, au sein de la FEC, avec les camarades des différentes branches et diverses enseignes, nous pouvons dire que l’année 2013 s’annonce mal dans le commerce, et bien au-delà.

 

Le commerce se transforme. A l’heure d’internet, il est difficile aujourd’hui de fidéliser le client.

 

 

Amazon est devenue l’enseigne qui monte dans le domaine de la culture et des produits techniques.         

Avec une majorité de salariés peu qualifiés donc mal payés, des entrepôts moins coûteux que des magasins, implantés dans des zones où les aides accessibles de l’Etat ou de la Région sont importantes et le tour est joué pour faire baisser les pr

Bien sûr, pendant ce temps, les libraires aux charges fixes plus importantes disparaissent mais également les libraires salariés et leur savoir-faire.

Pour autant, le magasin reste un lieu où les clients doivent passer car le taux de transformation (une visite = 1 achat) est de 25%, en cas d’achat a contrario de 2,5% sur internet. C’est donc la relation humaine, le savoir-faire du personnel, qui fait la différence.

De plus en plus d’enseignes rêvent du client "cross canal" (celui qui achète à la fois sur internet et en magasin). Et pour attraper cette machine à consommer, tout est bon:

• favoriser les sites internet par rapport aux magasins (prix plus bas et disponibilité des produits);

• ouvrir des espaces dans les magasins ou sur les sites aux fournisseurs, voire à la petite concurrence;

• augmenter l’autoconcurrence entre les magasins et les sites internet d’une même enseigne, sans oublier de favoriser la dématérialisation par rapport aux produits physiques (livres, disques, vidéos, musique…);

• mettre en place des "drive" pour des retraits de marchandises plus rapides, sans rentrer dans la surface de vente;

• faire des livraisons au moment où le client est chez lui (Boulanger envisage de faire des livraisons jusqu’à 23h);

• récompenser la visite du site internet par l’octroi de bons de réduction dans les boutiques d’un centre commercial;

• développer une ambiance propre à la marque dans les magasins: présentation des produits, tenues du personnel, odeurs, tout ce qui peut pousser le consommateur à s’imprégner de la culture de la marque!

Certains, comme Sephora, déploient un système qui permet à chaque vendeur par un simple scan de connaître l’historique des achats des clients, ce qui aurait pour effet d’augmenter de 20 à 30% le panier moyen.

Et le personnel dans tout cela?

Les produits achetés sur internet et retirés en magasins ne sont pas forcément valorisés dans le chiffre d’affaires du magasin et donc dans les primes des vendeurs et malgré tout, il leur est demandé de favoriser les deux canaux de distribution. Certaines entreprises ont fait le choix de vendre moins cher sur internet que dans les magasins physiques, ce qui occasionne des litiges que les vendeurs doivent gérer… sans être rémunérés pour cela.

Avec l’aide de la crise et de l’ANI (accord national interprofessionnel) signé en janvier et qui facilitera les licenciements, s’il est retranscrit dans la loi, les employeurs vont restructurer en profondeur les entreprises. Bien entendu, ces différentes manœuvres n’ont jamais fait l’objet d’une réelle présentation et prise en compte dans les différentes instances. A croire que la stratégie de l’entreprise ne nous intéresse pas... ou peut-être serions-nous trop bêtes…

On nous a amusés lors des "négociations" dites "GPEC" (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Jamais les employeurs ne nous ont présenté le plan pluriannuel de l’emploi, ni la stratégie de l’entreprise. Jamais les plans de formations n’ont été réorientés pour prévenir les mauvais coups. Pourtant, ces obligations existent depuis fort longtemps.

Mais là encore, si l’ANI passe, les processus d’information seront accélérés et les licenciements seront beaucoup plus rapides.

Ce comportement patronal s’accompagne, souvent, par le non respect des conventions collectives, en particulier des classifications. Plus de filière, plus de métier, tout le monde peut faire n’importe quoi du moment que cela fasse baisser le coût du travail pour améliorer les marges. Et peu importe si les salariés ne s’y retrouvent pas, ne sont pas reconnus et finissent pour certains par avoir des dépressions qui augmenteront encore le déficit de la Sécurité Sociale.

Le social n’a pas la primeur des préoccupations patronales. Nous devons actionner tous les leviers pour résister et ouvrir des perspectives. Il faut ouvrir les discussions en:

• CPNEFP (Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation professionnelle) où l’emploi n’est jamais abordé;

• Commissions formations, CE, CHSCT…

• Commission paritaire;

et lors des négociations, revendiquer.

Nous ne devons pas être mis devant le fait accompli. Nous devons faire respecter les droits. La formation ne peut pas être uniquement la vache à lait des employeurs.

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