Austérité
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier à Paris pour dénoncer la sévère réduction des moyens dédiés au spectacle vivant, victime lui aussi de la révision générale des politiques publiques (RGPP).
Tous étaient vent debout contre les réformes en cours ou programmées du gouvernement qui vont prendre en tenaille le monde de la création D’abord, il y a la réforme des collectivités territoriales adoptée au Sénat le 4 février en première lecture. Selon les syndicats, en prévoyant de faire des régions et des départements une entité unique, cette réforme risque de remettre en cause le financement public de la culture. Ils craignent de voir rapidement les collectivités réduire encore peu plus tous les budgets consacrés spectacle vivant alors que le secteur dépend à 70% de financements locaux. Il y a ensuite la révision générale des politiques publiques (RGPP), appliquée froidement dans tous les ministères et leurs administrations, mais aussi la suppression de la taxe professionnelle. Déjà, des transferts de charges non compensés financièrement mettent en difficultés bon nombre de départements ou de régions.
«À cela, il faut ajouter les dégâts provoqués depuis 2003 par les réductions successives des droits à l’assurance chômage des intermittents (40% d’entre nous ne réunissent plus les 507 heures sur dix mois et demi), l’effondrement du volume d’emploi salariés depuis 2007 et la renégociation au rabais des conventions collectives dans les entreprises privées ou publiques comme dans l’audiovisuel où les artistes ont été exclus du champ de la nouvelle convention», explique Franck Guilbert du syndicat national libre des artistes Force ouvrière (SNLA-FO). Pour lui, «c’est la plus grande crise que la profession a connu depuis longtemps et elle menace l’Art, la Création et avec eux la pensée et la liberté».
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