Force Ouvrière de Côte d'Or

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LA RENTRÉE SCOLAIRE SOUS TENSION - 300810

Publié le 30 Août 2010 par UDFO21 in FO Fonctions Publiques

Education nationale

LA RENTRÉE SCOLAIRE SOUS TENSION

Les établissements qui doivent déjà faire face à la poursuite sans discernement de la politique de suppression de postes, sont mis sous tension cette année par un certain nombre réformes. Et ce sans compter la réforme générale des retraites.
La rentrée scolaire 2010 se déroulera dans un climat social agité. En cause: la mise en place à marche forcée d’un certain nombre de réformes qui vont chambouler le fonctionnement des établissements de la Maternelle à la Terminale.

Les enseignants redoutent notamment le nouvel agencement des horaires et des programmes prévu par la réforme du lycée introduite cette année pour les élèves de Seconde. «La réforme des grilles horaires de la seconde à la terminale diminue les horaires d’enseignements disciplinaires, les dénature avec ses enseignements dits d’exploration qui instituent un accompagnement dit "personnalisé" fourre-tout censé résoudre tous les maux dans des classes de 35 élèves», dénonce Hubert Raguin secrétaire général de la fédération FO de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle.

L’application des textes sur l’autonomie renforcée des établissements est l’une des autres préoccupations des personnels. Pour FO, «du collège au lycée, elle va conduire au désengagement de la responsabilité de l’Etat en matière d’organisation de l’enseignement et, pour les personnels, à un éclatement de leur statut». Le syndicat en veut pour preuve la création d’un conseil pédagogique, sous tutelle du conseil d’administration, chargé d’octroyer aux enseignants et aux disciplines près d’un tiers de la dotation horaire. Quitte à les placer en concurrence les uns par rapport aux autres… au mépris des règles et des programmes nationaux. Dès lors, explique Hubert Raguin, «le maintien du baccalauréat comme diplôme national est menacé, la réforme devant se généraliser aux Première et Terminale».

Il y a également la réforme de la formation des futurs enseignants du primaire et du secondaire dans le cadre la «mastérisation» du recrutement des personnels. Dès cette rentrée, la plupart des milliers de jeunes professeurs vont pour la première fois se retrouver à plein temps devant une classe entière. Avec la suppression des IUFM qui dispensaient la formation professionnelle, les futurs profs sont censés désormais se former sur le tas avec l’aide éventuelle d’un collègue-tuteur.

«Ne s’embarrassant plus de justifications démographiques ou pédagogiques, l’ensemble de ces réformes s’inscrivent avant tout dans la mise en œuvre de la RGPP imposée à la Fonction publique» rappelle FO. Le seul objectif du gouvernement, souligne-t-il, reste de supprimer toujours plus de postes d’enseignants, via le non remplacement des départs à la retraite. En effet, après 13.500 l'an dernier, 11.200 en 2008 et 8.700 en 2007, environ 16.000 postes d'enseignants sont supprimés cette année et autant devraient l’être l’an prochain 2011. Soit 65.000 au total. Et ce alors que la poussée démographique reste constante dans le primaire et que les effectifs dans le secondaire vont augmenter de 17.000 élèves. Pour y faire face, les rectorats pallieront les manques en faisant l’appel à des contractuels ou des vacataires lors des ajustements des cartes scolaires.

«Moins d’enseignants titulaires, moins de formation, des places au concours divisées par deux, moins d’heures de cours, des classes surchargées, on est à la veille d'une rentrée scolaire très difficile», résume Hubert Raguin, pour qui «du primaire au lycée, les collègues sont confrontés à une déréglementation générale des conditions d'exercice de leur métier et leur statut». Et d’ajouter: «avec la réforme des retraites, contre laquelle nous appelons à la grève le 7 septembre, je crains que nous ne soyons tout près d'un seuil de basculement».
 
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