Enseignement
Pour son abandon, les fédérations FO, CGT, SUD et CNT
appellent à une grève nationale le 28 mars.
Avant le scrutin, Frédéric Reiss a expliqué pourquoi l’UMP allait voter contre, parlant d’un texte «bavard» et qui «ressemble plus à un lifting idéologique qu’à une véritable refondation de l’école».
À gauche, difficile de s’appesantir sur un texte dont la première mesure d’application, déjà prise, révolte les professeurs des écoles et divise les maires. Il s’agit du décret publié le 24 janvier sur les rythmes scolaires, qui confond scolaire et périscolaire et place le premier degré sous la tutelle des mairies ce qui, pour elles, a un coût parfois exorbitant.
LE SOCLE DES COMPÉTENCES ENFLE
Cette réforme était initialement prévue pour la rentrée prochaine, mais le gouvernement a dû lâcher du lest, offrant aux communes la possibilité de repousser la réforme à 2014. Depuis, la liste des villes qui reportent ne cesse de s’allonger. Le ministre espérait que 50% des villes passent à la semaine de quatre jours et demi dès 2013, mais il a dû descendre à 20%. Après Lyon, Montpellier, Grenoble, Bordeaux et Montreuil, Mulhouse, Villeurbanne, Metz et Saint-Denis ont suivi, avant tout dernièrement Lille, Martine Aubry faisant connaître sa décision –2014– la veille du vote de la loi Peillon.
La réforme des rythmes, qu’une annexe au texte prévoit d’étendre aux lycées et collèges, est le premier acte de la loi dite de «refondation», que la Fédération FO de l’Enseignement (FNEC FP) a rebaptisée «territorialisation de l’école publique». Ce qui a été confirmé à la tribune de l’Assemblée par le ministre qui veut, a-t-il dit, permettre «aux collectivités territoriales d’être impliquées dans les contrats d’objectifs entre les établissements et les rectorats». La FNEC FP FO et trois autres fédérations enseignantes –CGT, SUD, CNT– ont décidé d’appeler tous les personnels à une grève nationale, le 28 mars, pour l’abrogation du décret et l’abandon du projet de loi de refondation.
François Fillon a inventé, en 2005, «l’école du socle», en vertu duquel les disciplines disparaissent derrière les «champs disciplinaires». Aujourd’hui, le collège serait à son tour adossé au «socle commun de connaissances, de compétences et de culture». Dans quel but? Pour que «tous les élèves reçoivent une formation secondaire accordée à la société de leur temps». Même par temps de crise?
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