Il impute son accident du travail à ses chaussures défectueuses.
Claude Lelièvre, gardien de la déchetterie de Sées et délégué syndical Force ouvrière du SMRTOM (Syndicat mixte de ramassage et de traitement des ordures ménagères) de la région du Merlerault se souvient :
« Le 5 août, en descendant la côte [du quai de la déchetterie], la coquille en ferraille de mes chaussures de sécurité est sortie de sa couche de protection et m'a blessé le pied. » Amputé d'un orteil, il boite, il est en congés maladie, attend une reconnaissance de handicap et a porté plainte contre son employeur pour obtenir une compensation de son préjudice.
Claude Lelièvre et Pascal Leverrier, lui aussi délégué syndical FO et gardien des déchetteries de Sainte-Gauburge et du Merlereault, estiment que les chaussures, pantalons et autres vestes, devraient être renouvelées par leur employeur chaque année, comme le faisait l'ancienne équipe du SMRTOM jusque 2008.
« On donne un coup de main aux personnes âgées pour décharger. On est aussi susceptibles de recevoir des charges lourdes sur les pieds. Normalement, on reçoit un nouvel équipement chaque début d'année. Mais il n'a pas été renouvelé depuis février 2010 », se plaint Pascal Leverrier.
« Il y a cinq ans, je me suis coupé le tendon de la main avec une pierre à évier. Quelques jours plus tard, les collègues avaient tous une nouvelle paire de gants. »
« Livré à la fin du mois »
Début mai, les cinq gardiens des six déchetteries du SMRTOM ont écrit à leur président pour leur réclamer cet équipement.
Pas de réponse. « Je suis allé voir les agents en juin juillet », se défend le président du SMRTOM, Philippe Bigot, qui promet que « l'équipement sera livré d'ici la fin du mois ». Il se dit interloqué par la liste de demandes reçue en mai et ne souhaite faire « aucun commentaire » sur l'accident du travail.
Les agents réclament deux réunions annuelles d'informations... « Je n'ai jamais refusé d'ouvrir le dialogue. Mais je préfère un dialogue individuel. Encore vendredi, j'ai rencontré longuement un gardien. »
Les gants ?
« Ils en ont autant qu'ils veulent. »
Un renouvellement annuel de l'équipement ?
« Pourquoi devrais-je me mettre dans le même moule que mon prédécesseur ? »
Selon lui, les agents doivent assurer leur sécurité :
« Leur mission, c'est l'accueil, le conseil et exceptionnellement l'aide aux gens.
Je ne suis pas insensible aux questions de sécurité.
J'ai regardé les postures et les besoins.
Certains agents ont plus de distance à effectuer, des côtes à monter et jusqu'à 50 à 60 personnes âgées à aider.
Je vais les équiper suffisamment. »
Alix FROISSART.
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