UNE ENTREPRISE FLORISSANTE MALMENÉE PAR UN FONDS DE PENSION


En Novembre 2009, peu après la fermeture d’un site composé de 14 personnes, la nouvelle direction a présenté un plan de restructuration pour rentabiliser la société au maximum pour les actionnaires. Les salariés décident alors de ne pas se laisser faire. Venus de toute la France, les trois quart d’entre eux manifestent devant le siège pour rejeter les restructurations projetées. La direction se dit alors prête à étudier un projet de rachat de l'entreprise par les salariés (RES). Prenant leurs dirigeants au mot, 374 salariés sur les 388 que compte l'entreprise acceptent et réunissent toutes les conditions pour faire aboutir ce projet avec l’aide de partenaires financiers viables et après les conseils d’un grand cabinet d’experts. «Et surtout une énorme envie de le faire et de prendre en main leur destin plutôt que de subir», souligne Jean Luc Penguilly. En juillet 2010, le propriétaire de Neolait rejette finalement le projet de RES présenté par les salariés en affirmant que l’offre était «inférieure de 40 à 50% aux attentes de l'actionnaire». Et ce alors même que le prix proposé dans le cadre dudit RES était déjà supérieur à celui susceptible d’être pratiqué sur les marchés. Pour FO, «il est probable que le groupe n'a jamais voulu céder Neolait à ses salariés. La direction s’est sans doute retrouvée prise à son piège». Depuis, Provimi a décidé de s’en prendre à tous ceux qui ont porté à cœur ce RES, en licenciant notamment trois des cadres mandatés pour le finaliser. L'atmosphère s’est dès lors passablement dégradée au sein de l’entreprise avec la mise en place d’un management «fait de menace, de mensonge et manipulation et pression en tout genre».
La situation est aujourd’hui bloquée. Les syndicats demandent de rencontrer directement le PDG qui est actuellement aux Etats Unis. Ils réclament également la désignation d’un médiateur par le préfet. En vain. En attendant, les accès de l’entreprise restent interdits aux dirigeants par la grève tournante des salariés. «On ne lâchera pas de sitôt», prévient le délégué syndical FO.
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