FO porte en effet «un jugement très sévère sur cet avant-projet de loi qui ferait porter la quasi-totalité des efforts sur les salariés, qu’ils soient des secteurs privés ou publics et n’apporterait pas les ressources indispensables à l’équilibre de nos régimes de retraite». La centrale fustige une réforme, dont la philosophie générale est «travailler toujours plus pour gagner toujours moins!».
Il en est ainsi du recul de l’âge de la retraite à 62 ans à raison de quatre mois par an «alors que les durées d’assurance sont comptabilisées en trimestres». C’est d’autant plus «inacceptable», précise-t-elle, que «toutes les barrières d’âges seraient impactées: le taux plein (hors durée de cotisation) ne serait plus accordé à 65 ans mais à 67 ans», y compris «pour les salariés au minimum vieillesse» qui seraient dès lors maintenus dans une «situation d’extrême précarité (RSA, ASS…) deux années de plus!» Quant à l’augmentation des recettes avancées par M. Woerth, FO fait remarquer: «les 3,7 milliards d’euros annoncés ne représentent même pas la valeur d’un point de cotisation (4,2 milliards d’euros) et que la contribution des hauts revenus avec son apport limité à 400 millions d’euros» est on ne peut plus «symbolique». Notons au passage que l’essentiel de ces ressources proviendrait donc de la suppression d’une partie allègements de cotisations patronales (2 milliards d’euros). Sachant que le budget de l’État, selon la loi, est censé compenser aux caisses de protection sociale (et donc des retraites) ce type d’exonérations, il y a de quoi s’interroger également sur l’apport réel de cette suppression.
Après avoir mobilisé le 15 juin des dizaines de milliers de salariés, FO réunit aujourd’hui sa Commission exécutive pour décider des suites du mouvement, dont le seul mot d’ordre ne peut être, pour FO que le retrait du plan du gouvernement.
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