LE CONSENSUS EST LOIN D’ÊTRE TROUVÉ


UNE INADAPTATION NON DÉMONTRÉE
M. Peillon pense depuis le début qu’il peut compter sur un consensus, mais plus le temps passe et plus il s’éloigne. Le Secrétaire général du SNUDI FO, Norbert Trichard, tacle tout particulièrement les «projets éducatifs locaux» qui sortiraient quatre heures hebdomadaires du cadre de l’Éducation nationale, seul, dit-il, «capable de garantir des programmes nationaux, des diplômes reconnus dans les conventions collectives et le Code du travail».
Une semaine de quatre jours et demi donc, qui irait jusqu’à cinq pour les instits, deux heures de service hors enseignement ne pouvant que déborder sur le mercredi après-midi. Plus problématique, la journée. Les cours s’arrêteraient à 15h30, mais le ministre assure qu’aucun enfant ne sortira de l’école avant 16h30. Actuellement, les collectivités locales financent les activités périscolaires de 16h30 à 18h. Seraient-elles libérées de cet engagement pour intervenir de 15h30 à 16h30? Dans ce cas, jusqu’à 18h, les structures d’accueil périscolaires deviendraient-elles payantes? C’est ce que laissent entendre certains élus municipaux, tel ce maire d’une commune de Seine-et-Marne qui déclare: «Dans le cas où la semaine de quatre jours et demi serait mise en œuvre, nous devrons certainement employer davantage de personnels. Il nous faudra solliciter financièrement les familles.» André Laignel, Secrétaire général de l’Association des maires de France demande «que l’on ne contraigne pas toutes les collectivités à mettre en place la réforme au même rythme», et préconise qu’elle soit repoussée à la rentrée 2014.
Le 7 novembre, à l’Assemblée nationale, lors des questions d’actualité au gouvernement, le ministre a fait savoir qu’il recevrait les collectivités locales le 12 novembre. Ce jour-là, il devait également rencontrer la Fédération FO de l’Enseignement et ses syndicats. Le matin, au retour des congés de la Toussaint, le SNUDI analysait: «Rien n’est joué, rien n’est fait!»

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