Comme pour les retraites, le gouvernement prépare une série de mesures de réduction des dépenses d’assurance maladie. Toutes visent à faire des économies sur le dos des malades. Quitte à
restreindre encore l’accès aux soins des plus démunis d’entre eux.
Le gouvernement poursuit son acharnement contre la protection sociale. Après les retraites, il s’attaque à l’assurance maladie. Selon Les Échos, le projet de loi
de financement de la Sécurité sociale pour 2011, qui sera présenté le 28 septembre prochain, devrait contenir plusieurs mesures susceptibles de toucher de plein fouet les assurés sociaux en
limitant strictement la hausse annuelle des dépenses de l'assurance maladie à 2,9%. Dans son édition de jeudi, le quotidien économique évoque en particulier la réduction des taux de
remboursement pour les médicaments, les consultations de médecins ou encore certains frais d’hospitalisation.
Ainsi, le taux de remboursement des médicaments dont le service médical est considéré comme modéré (vignette bleue) passerait de 35% à 30% tandis que le
remboursement pour les consultations médicales passerait de 70% à 69,5%. «Pour tous les actes médicaux (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, etc.), le ticket modérateur, c'est-à-dire la
part qui reste à la charge de l'assuré ou de sa mutuelle, devrait augmenter de 0,5 point», souligne le journal. En clair, pour toute consultation chez un médecin de ville, la prise en charge
par la Sécurité sociale passerait de 70% à 69,5%.
A l'hôpital, la franchise de 20% acquittée par les patients sur les actes ne porterait plus seulement sur 91 euros mais sur 120 euros. D’autres mesures
limiteraient par ailleurs les cas de transports sanitaires pris en charge à 100% pour les patients en Affection longue durée (ALD: cancer, diabète, etc.). L’objectif du gouvernement est de
réaliser sur le dos des malades un cinquième des économies attendues en 2011 (2,5 milliards d’euros).
Pour FO, si ces mesures devaient être confirmées, elles «auront pour conséquence de sanctionner directement les patients» puisqu’elles entraîneraient
«nécessairement une hausse du coût des complémentaires santés, un reste à charge accru pour les assurés, une aggravation de la situation des 10 % de la population ne bénéficiant pas d’une
couverture complémentaire et à terme une moindre couverture globale des assurés». C’est d’autant plus inadmissible, estime la centrale syndicale, «qu’une fois de plus aucune mesure structurelle
sur les recettes ne semble envisagée». Rien ne pourra justifier, met en garde FO, «que la note de la crise, dont les coupables ont été largement soutenus, soit présentée aux assurés sociaux et
au régime de retraite».
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