LE PATRONAT REFUSE D’ENTRER DANS LE VIF DU SUJET.
«La délégation patronale a déployé des trésors d’ingéniosité pour ne pas dévoiler ses intentions en noircissant le tableau de la situation financière des régimes à long terme», a indiqué le représentant de la confédération FO, Bernard Devy. Sans nier les problèmes d’équilibre financiers de l’ARCCO et de l’AGIRC qui sont loin d’être catastrophiques, les syndicats ont alors rétorqué que la solution résidait dans l’apport de ressources nouvelles… que ça plaise ou non aux employeurs. Ainsi, FO a précisé qu’une augmentation de cotisation, maîtrisée et espacée dans le temps, pourrait être une réponse aux besoins de financement des deux régimes.
La discussion autour de la hausse des cotisations sera d’autant plus inévitable qu’elle influence aussi le «rendement» des complémentaires et détermine donc le niveau des pensions (voir notre article du lundi 29 novembre 2010). Ce rendement n’a cessé en effet de régresser en raison de la modération des salaires des cadres, comme des non-cadres, et du reflux de la masse salariale (explosion du chômage) sur laquelle sont précisément assises les cotisations.
Quant à l’avenir l'AGFF, ce dispositif qui prend en charge aujourd’hui le surcoût de la retraite complémentaire de 60 à 65 ans, FO a insisté pour sa pérennisation. «Il n’est plus tolérable, qu’approximativement tous les cinq ans, les salariés soient angoissés par de potentiels abattements exorbitants», a fait valoir Bernard Devy. L’une des solutions «serait alors d’intégrer l'AGFF de façon à ce que la retraite complémentaire soit liquidée à taux plein à 62 ans [contre 65 ans aujourd'hui moyennant le «pont» que constitue l'AGFF entre l'âge légal et l'âge de 65 ans] et quitte à ce que cette intégration se fasse de manière progressive». Et, bien entendu, dans ce cadre, a tenu souligner FO, il ne sera pas question d’accepter pour l’AGFF, de repousser la barrière d’âge à 67 ans imposée dans le régime général par le gouvernement.
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