
Jean-Claude Mailly. Effectivement, pendant qu’on parle de cette affaire, on ne parle pas du dossier des retraites. En même temps, ça affaiblit le ministre du Travail. Mais de toute façon, les choses se décident à l’Elysée et le président se montre très rigide sur cette question des retraites.
2. Après son intervention sur France 2, que pensez-vous de l’attitude du président ?
Jean-Claude Mailly. Nicolas Sarkozy nous a lancé un défi en disant : “Les manifestations ne servent à rien, je ne bougerai pas.” C’est de la provocation. En 2006, d’autres avaient affirmé la même chose et ils ont pourtant fini par retirer le CPE.
3. Vous appelez à une journée de mobilisation le 7 septembre, jour de l’examen du texte à l’Assemblée. Etes-vous confiant sur votre capacité de mobilisation ?
Jean-Claude-Mailly. La seule chose qui peut faire bouger le président, c’est un rapport de force. On va donc tout faire pour que le 7 septembre soit le plus massif possible. La mobilisation sera forte, parce que le dossier des retraites passe mal. Et parce qu’il y a un sentiment, qui est une réalité, de développement des inégalités pendant la crise. Il n’y a pas eu de décisions des pouvoirs publics pour les réduire. Tout cela forme un ensemble et le dossier des retraites peut servir de catalyseur.
4. Comment parvenir à mobiliser, les jeunes notamment ?
Jean-Claude Mailly. Je peux comprendre que quand vous êtes étudiant, la retraite ne soit pas forcément la première préoccupation. Les jeunes se demandent d’ailleurs s’ils auront une retraite, mais c’est maintenant qu’il faut la défendre. Aujourd’hui, rien n’est réglé. Il n’y a pas d’équilibre assuré par la réforme des retraites comme le prétend le gouvernement. En 2018, le problème se reposera et on réimposera des sacrifices, y compris aux jeunes générations. Il n’y a plus de limites, les jeunes vont travailler sans fin. Cet été, on va distribuer des tracts et on est en contact avec les syndicats étudiants. On a aussi interpellé les députés qui doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas dire une chose localement et voter le contraire nationalement.
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