Force Ouvrière de Côte d'Or

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RÔLE ET FONCTION DU TRAVAILLEUR SOCIAL - 291209

Publié le 29 Décembre 2009 par UDFO21 in AFOC 21

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Martin Hirsch doit prochainement réunir une conférence sur la vie associative que nous aurons l’occasion de commenter lors de notre prochaine parution. En attendant nous proposons à nos lecteurs ce billet d’humeur publié dans le journal de la fédération FO de l’Action sociale. (Été 2009).

Ce billet garde toute sa pertinence et mériterai que les chantres du compassionnel veillent bien y regarder à deux fois dans les conclusions «attendues» de cette conférence. BN

On connaît l’ambiguïté de la fonction du travailleur social. Chargé de venir en aide aux plus en difficulté et aux plus démunis, le travailleur social est aussi un des instruments de la paix sociale, condition nécessaire au bon fonctionnement de cette société d’exploitation et de profit. Vivant au quotidien cette situation schizophrénique, il est sans cesse confronté au cynisme du pouvoir et à la détresse des populations marginalisées, paupérisées, mise en rebut. Sous l’égide notamment du politique de l’époque, la gestion de la misère fût rationalisée dans les années 80 par la multiplication des associations dites d’aide sociale, d’aide par le travail ou de réinsertion.

L’affaire est rentable ! L’Etat, la région, le département se déchargent sur ces associations de la gestion de la pauvreté en échange de quelques subsides leur permettant de faire tourner la boutique. Statut bancal, salaire minimum, horaires démentiels, le travailleur social est pris au piège. Face à la misère des personnes, il bosse le plus souvent sans compter, jonglant avec les démarches administratives, les lois arbitraires, les décrets scélérats, tentant dans ce dédale de paperasse d’aider ses semblables à rester debout, à sortir de l’impasse dans laquelle le système les pousse inexorablement.

Le temps de l’aumône paternaliste est passé. Aujourd’hui, le secteur social est sommé de s’adapter aux lois du marché qui s’appliquent à la misère comme au reste de la société. Les mots clés ont changé ! Evaluation, contrôle, rentabilité, productivité, efficience, voilà les nouvelles valeurs qui régissent le fonctionnement du secteur.

A quelques exceptions près, les aides publiques aux associations sont de plus en plus réduites, tandis que les exigences du pouvoir sont de plus en plus fortes. Sous couvert de contrôle, le travailleur social devient malgré lui un indic, un contrôleur de la misère, un auxiliaire de police qui assure la surveillance des personnes « hors circuit ». Et nombre d’exclus ont encore plus de difficulté à vivre, ne correspondant pas aux normes administratives nécessaires pour recevoir l’aumône.

On le sent quotidiennement, la misère n’est plus un mal à enrayer, c’est devenu une tare dangereuse qu’il faut gérer, maîtriser, encadrer. Cette reprise en main concerne tout le monde : l’exclu comme le travailleur social. Face aux restrictions des subventions, les associations serrent les boulons. Le statut du travailleur social dès lors n’est plus loin de celui de son « client ». INTERIM, CDD à répétition, CAE, vacations, travail à temps partiel, SMIC horaire… sont le plus souvent les conditions de travail de l’éducateur lambda. Et l’inique de la situation veut qu’il ne soit pas rare de voir dans le même temps les dirigeants de ces associations se verser des salaires de plusieurs milliers d’euros par mois.

Entre les injections hiérarchiques, les chantages institutionnels, la pression des publics, le nez enfoncé dans le guidon, les travailleurs du social, de l’éducation, de la santé semble désabusé, usé ! Pourquoi ? Jusqu’à quand sans moyens allons-nous continuer à subir ces dysfonctionnements associatifs ?

Car pour ne pas basculer dans un combat inégal pour ces droits de travailleur social, par droits j’entends en premier des moyens pour remplir la mission qui nous est confié, cette mission est encadrée par un environnement législatif qui a plus évolué ces dix dernières années qu’en 20 ans. Les injonctions paradoxales, faire mieux avec moins de moyens ont culpabilisé les professionnels en les décrivant comme des nantis (pour certains de nos employeurs nous exerçons des métiers faciles, ne nécessitant aucune qualification, nous avons trop de congés).

Aujourd’hui, après les institutions religieuses du début du siècle, les associations philanthropiques des années soixante avec les notions de bien d’autrui, d’insertion, nous assistons à l’émergence de technostructure inspirée par les holdings financières qui ne raisonnent plus en termes de projets mais uniquement en KILO EURO de bilan.

Voici venir l’heure du 'storytelling' pour le secteur sanitaire et médico-social à but non lucratif.

Le projet est entrain de disparaître et de laisser place à un conte destiné à évoluer en fonction de l’interlocuteur financier.

Après avoir vu les camarades élues en CE, DS devenir des spécialistes en lectures de bilan et de budget, nous allons assister à la professionnalisation de nos camarades de pommes (C.P.O.M), P.P.I. et A.R.S. pour moi à chaque période nos employeurs ont une stratégie pour nous occuper longuement.

Je vous propose de demander des moyens en tenant compte des besoins pour assurer un fonctionnement des services, pour cela il suffit d’observer les demandes en professionnels, tout le reste n’est qu’artifice.

Autant de questions qui ont amenés nos camarades à se regrouper en adhérents à la FNAS F-O.

Joseph Islam
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