


Depuis longtemps, les pouvoirs publics apportent un soutien direct et indirect à la presse, outil de pluralisme et de démocratie, sous forme de subventions, de tarifs postaux préférentiels ou de TVA réduite. La réforme du dispositif avait été lancée lors des états généraux de la presse en 2009.
Désormais, les aides directes à la modernisation, réservées aux titres d’information générale et politique, vont aussi bénéficier à L’Équipe et aux journaux gratuits. Pour ces derniers, la question a fait débat. «Le gratuit n’est plus forcément un concurrent, beaucoup de titres sont édités par la presse quotidienne régionale», relativise Daniel di Luca, Secrétaire général du syndicat SGJ-FO des journalistes. Il s’irrite davantage de la fusion, au sein du fonds stratégique pour le développement de la presse, des aides autrefois distinctes entre la presse écrite et les sites d’information en ligne.
50% des aides pour 9 titres
La gouvernance aussi est réformée. Les entreprises bénéficiaires devront signer une convention de trois ans avec l’État, ciblant des objectifs précis et assortie d’un suivi régulier. «Le problème, c’est que ce sont toujours les grands groupes qui vont en profiter, tandis que les petits journaux vont le plus souffrir de la diminution de l’enveloppe, craint Daniel di Luca. Est-ce que l’État est vraiment prêt à aider les entreprises qui en ont vraiment besoin, ou est-ce qu’il veut une presse uniformisée?» En 2010, 50% du montant des subventions avait bénéficié à 9 titres. Le Parisien-Aujourd’hui arrivait en tête avec près de 20 millions d’euros.
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