BOURGOGNE
Basée à Dijon, l'entreprise Erhel Hydris fabrique depuis 30 ans des hayons élévateurs à plates-formes en acier et en aluminium, à raison de 500 unités par mois. Situés à
l'arrière de bon nombre de camions, ces matériels sont particulièrement exposés aux chocs et à la corrosion. « Jusqu'en 2003, nous utilisions de la peinture contenant des
solvants, procédé qui présentait deux inconvénients majeurs : le rejet dans l'atmosphère de 5 tonnes de COV par an et une tenue insuffisante », précise Jean-Pierre Bec,
directeur général d'Erhel Hydris. Pour répondre aux exigences de ses clients et par anticipation se mettre en conformité avec les réglementations sur les rejets de polluants qui
entreront en vigueur en 2005, Erhel Hydris a décidé en 2002 de changer sa ligne de peinture. Deux solutions ont été envisagées : l’utilisation de peinture liquide ou l’emploi de
peinture en poudre polymérisable.
Des gains environnementaux et de productivité
« Malgré son coût deux fois plus élevé, la deuxième solution était nettement plus satisfaisante sur les plans technique et environnemental, explique Jean-Pierre Bec.
La peinture en poudre améliore la qualité des produits : elle offre une plus grande résistance aux brouillards salins, responsables de la corrosion. De plus, elle n'engendre
aucun rejet de COV ». L’ADEME a confirmé cet intérêt environnemental. « Cette technologie propre permet la réduction à la source de toute émission de solvant et
évite ainsi un traitement des COV par incinération. Le taux de perte est de moins 5 % avec la peinture en poudre (contre 50 % avec la peinture liquide), ce qui conduit à
économiser la matière première », déclare Cécile Colson de la délégation Bourgogne de l'ADEME.
Une aide au surcoût d'investissement
D'un montant de 1 400 000 €, ce projet d'envergure, qui a impliqué d'importantes transformations
des installations (grenaillage des pièces d’acier, cabine de peinture, four…), a bénéficié d'une aide de 192 000 € correspondant à 30 % du surcoût lié à l'emploi de la peinture à poudre . Cette aide a été accordée par
l’Union européenne et le dispositif Prométhée. Ce programme, auquel participent l’État, le Conseil régional de Bourgogne et l'ADEME, est destiné à soutenir les entreprises locales
désireuses d’investir dans des technologies propres. « La démarche d’Erhel Hydris illustre l’intérêt de ces technologies. Elles représentent certes un coût
d’investissement élevé pour l’entreprise. Mais elles engendrent des gains environnementaux importants en allant au-delà des contraintes réglementaires en vigueur. Enfin, elles
peuvent avoir des avantages induits conséquents en termes de qualité des produits », conclut Cécile Colson.
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