Mais aujourd'hui, l'entreprise redresse la tête et les salariés ont refusé de se sacrifier une fois de plus. » Entre les deux hommes, qui ont pris l'habitude d'échanger régulièrement sur la situation de leurs établissements depuis les NAO de 2010 et de présenter des revendications communes, le contact est permanent et la communication efficace. La symbiose au service de la défense des salariés est totale. Il ne leur a donc pas fallu longtemps pour mettre ces derniers au courant des insuffisantes propositions de la direction lors des NAO 2011, pour s'informer mutuellement sur leurs réactions et conclure qu'il était temps de passer à l'action.

 

 

 

 

Majoritaire sur les deux sites, notre organisation a mobilisé près de 80 % des salariés pour réaliser un débrayage d'une heure le 23 mai. L'opération a été réitérée le lendemain. Il n'y aura pas eu de troisième round. La direction a plié et accédé aux revendications de FO en accordant un talon minimum de 40 euros à chaque salarié. « La mobilisation sans faille de tous et le retentissement que nous avons donné à cette initiative dans les médias ont permis ce succès », analyse Stéphane Béchard. « Le bilan est très positif, renchérit Jean-Louis Abautret : le mouvement a été rapide, massif et efficace. La prochaine fois, la direction regardera nos revendications de plus près car elle connaît à présent notre détermination et notre capacité de mobilisation. » En syndicat responsable, FO a de plus su mener son action sans mettre la production ni l'entreprise en péril. Après cette victoire sur le front des salaires, la vigilance des deux délégués syndicaux va à présent se porter sur la prime de production, dont le mode de calcul actuel est à redéfinir, car il risque de pénaliser injustement certains salariés. Là encore, la bonne coordination de Stéphane et Jean-Louis devrait permettre d'aboutir…