LES SALARIÉS, L’EMPLOI ET LES SERVICES PUBLICS EXCLUS
Principales forces économiques, les salariés sont les grands oubliés de cette intervention. A l’image d’ailleurs des grandes difficultés ressenties partout dans les branches et les entreprises pour une augmentation, pourtant indispensable, des salaires en ce début 2010. En refusant une revalorisation du SMIC en dehors du minimum légal, en affichant vouloir créer la croissance par l’investissement et non par la consommation, en se montrant si pingre avec les évolutions salariales des fonctionnaires et agents publics, le chef de l’Etat conforte le patronat dans son refus d’augmenter les salaires!
L’emploi, que l’augmentation importante du chômage et la crise devraient pourtant porter au rang de priorité, est également absent de ce discours.
Le chef de l’Etat est revenu sur les interventions publiques engagées ou décidées en 2009: plan de relance, grand emprunt, aides publiques pour les banques ou l’industrie automobile, FSI, résistance face à la crise grâce au modèle social français et aux services publics. Et pourtant, c’est bien une remise en cause de l’action et des services publics qui est ensuite annoncée dans ce même discours!
L’intervention publique, les services publics, les régimes de protection sociale collective constituent autant de protections en temps de crise (toujours en vigueur) et sont producteurs de richesses, d’emplois, de croissance, et sont au service de tous les secteurs privés et de l’économie française.
L’honnêteté, demandée par le chef de l’Etat dans son intervention, serait donc d’aborder la question des finances publiques sans refuser d’emblée de toucher aux boucliers fiscaux et autres niches protégeant les plus riches, et en acceptant d’établir une fiscalité juste, égalitaire et redistributive.
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