Le bureau confédéral appelle à une première «journée de manifestations départementales» pour marquer l’opposition des salariés à l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans que le gouvernement veut imposer.

En faisant de l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans l’Alfa et l’Omega de sa réforme des retraites, le gouvernement Fillon s’expose à coup sûr à une mobilisation des salariés. D’ailleurs, la confédération FO a d’ores et déjà proposé à ses homologues «de faire du 16 avril, sur tout le territoire, une (première) journée de manifestations départementales» pour s'y opposer. Alors que «les retraités continuent à perdre du pouvoir d’achat, qu’on essaie de créer des illusions sur l’emploi des seniors» et que «le blocage des compteurs à 40 ans ne coûterait que 2,2 milliards d’euros en 2020 pour le secteur privé». FO s’est ainsi résolue à appeler «les salariés du public et du privé à se mobiliser pour leurs retraites et leurs salaires», explique une déclaration du bureau confédéral diffusée hier soir. Sachant que «des contacts entre plusieurs organisations en Ile de France s’orientent vers une manifestation le 16 avril», celle-ci a demandé «à ses unions départementales et fédérations de prendre les initiatives en ce sens». Les Unions régionales d'Ile-de-France FO, CFDT, CGT, FSU, UNSA et Solidaires ont appelé en effet à une «manifestation unitaire sur les salaires et le pouvoir d'achat» le 16 avril.

A cette date, les syndicats devraient être fixés sur les réelles intentions du gouvernement sur les retraites. Jeudi dernier, à l’occasion de ses rencontres bilatérales avec l’ensemble des interlocuteurs sociaux, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait assuré qu'il communiquerait, «aux environs de la mi-avril», les «premières propositions» à partir desquelles de «nouvelles discussions» seraient engagées. Et ce après avoir insisté sur le fait que la précédente loi sur les retraites (2003) prévoyait un allongement à quarante et un ans «sauf élément nouveau». Les syndicats, y compris la CFDT (soutien de ladite réforme), lui avaient alors répondu qu'ils ne l'accepteraient pas dans la mesure où, eux, souhaitent privilégier la recherche de nouvelles sources de financement du régime par répartition, comme par exemple l’assujettissement aux cotisations sociales de l'intéressement, la participation et les stock-options. Les 41 ans de cotisation sont «un des aspects sur lesquels nous sommes en désaccord» avec le gouvernement, avait résumé le dirigeant de la CGT, Bernard Thibault, tandis que le leader de FO Jean-Claude Mailly se situait déjà «dans un processus de mobilisation» pour l’empêcher.

Une position commune des syndicats sur le dossier n’a pas encore été trouvée. Mais, une première réunion entre les confédérations FO, CGT, CFTC et CGC, qui s’est tenue hier matin, a permis de dessiner de «grandes convergences» sur le fond. «Il y a deux points sur lesquels on ne cédera pas: le blocage des compteurs à 40 ans (...) et le relèvement du niveau des pensions, c'est-à-dire une modification des paramètres qui font que chaque année depuis 1993 (indexation sur les prix au lieu des salaires et décotes, NDLR), on assiste à une dégradation progressive du pouvoir d'achat» des pensions, a rapporté le secrétaire confédéral chargé des retraites à FO, Bernard Devy après cette rencontre. Outre l’opposition à l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans et la «garantie d'un bon niveau de retraite», son alter ego de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou, a évoqué la «revalorisation des petites pensions, la réduction des inégalités, la priorité à une politique de l'emploi».

Les quatre organisations ont convenu de continuer leurs échanges dans les prochains jours. Des échanges auxquels pourraient participer cette fois la CFDT, a déclaré le secrétaire national cédétiste Jean-Louis Malys tout en précisant que «la question des initiatives ne pourra venir que lorsque le gouvernement aura fait ses annonces».

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