Échanger du temps et du savoir au lieu d’argent
27 mai 2014Les systèmes d’échange locaux (SEL) fêtent cette année leur vingtième anniversaire. La première structure du genre, inspirée d’un modèle canadien, a ouvert en Ariège en 1994. Il en existe aujourd’hui près de 500 dans l’Hexagone.
Ce sont des associations dont les adhérents échangent des biens, des services ou des savoirs. Chacun est à la fois consommateur et producteur, offreur et demandeur. Les échanges se font sans l’intermédiaire de l’argent, mais selon une unité propre à chaque SEL : des sourires, des pistaches, des pavés... Cette monnaie fictive, non convertible en euros, est le plus souvent basée sur le temps de service.
Un adhérent effectue une heure de dépannage informatique. En échange, il bénéficie d’un crédit-temps qu’il pourra utiliser auprès d’un autre adhérent pour s’initier à la guitare ou prendre des cours de cuisine. L’ensemble des biens et services proposés sont répertoriés dans un catalogue mis à la disposition des membres.
Valoriser les compétences personnelles
Le coût temporel de chaque transaction reste négocié librement entre les deux personnes qui concluent la transaction. Mais pour beaucoup d’entre elles, il est moins important que le lien social créé. Car l’idée de départ est de redonner des possibilités d’échanger et de s’insérer socialement aux personnes exclues des moyens de paiement classiques. C’est aussi l’occasion de valoriser des compétences personnelles qui jusqu’à présent n’étaient pas forcément reconnues.
Les accorderies, nées au Québec il y a une dizaine d’années, fonctionnent selon un principe identique, tout en s’adressant aux habitants d’un même quartier. Le réseau s’est implanté en France en 2011 avec le soutien de la Fondation Macif. Il existe désormais onze antennes.
Pour fonctionner, ces structures doivent reposer sur un nombre assez fourni d’adhérents et proposer des activités complémentaires. Et un certain nombre d’entre elles se heurtent à cette limite.