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Chômage
 
 

Pour le ministre de l’Économie, le plein-emploi viendra de la fusion entre l’ANPE et l’UNEDIC. FO dénonce l'objectif de cette opération: «réduire l’indemnisation en sanctionnant plus» les travailleurs privés d'emploi.

Avec son projet de fusion entre l’ANPE et l’UNEDIC, le gouvernement prétend tenir l’arme fatale contre le chômage. Hier, devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Économie, Mme Christine Lagarde, a en effet affirmé que cela allait permettre ni plus, ni moins de ramener le «taux de chômage à 5%» avant la fin du quinquennat et de se rapprocher d’un «taux d'emploi de 70%».

Selon elle, avec une telle entité, chaque chômeur disposera désormais d'un interlocuteur unique, qui assurera l’accueil, l’inscription, l’indemnisation et l’accompagnement dans la recherche d'un nouvel emploi. Autrement dit, les personnels de l’UNEDIC et de l’ANPE deviendraient à la fois conseillers, contrôleurs et «payeurs» des indemnités des chômeurs. Quitte à dénaturer les missions actuelles des deux institutions. Mais, pour Mme Lagarde, ce n’est pas un problème puisque «l’indemnisation du chômage» est, à ses yeux, «intimement liée à la recherche d’emploi». Rappelons que, jusque-là, c’est la perte d’emploi qui donne droit aux prestations, ces dernières étant fonction de la durée de cotisations et du dernier salaire perçu.

Concrètement, l’organisme issu de la fusion, a précisé la locataire de Bercy dans un entretien au journal Les Échos, «devrait être chapeauté par un "conseil d'orientation"», qui sera le «véritable lieu de régulation des politiques de l'emploi, présidé par le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, et réunissant les partenaires sociaux, les responsables du nouvel organisme issu de la fusion et des représentants des collectivités locales, notamment des régions». Dans ce nouvel ensemble, les partenaires sociaux auront une «large place, peut-être majoritaire, au sein du conseil d'administration, ce qui reviendrait, in fine, à leur donner le pouvoir de nommer le président», a encore indiqué la ministre. Un directeur général serait par ailleurs nommé par le gouvernement après consultation du conseil d'administration. À la base «deux structures» continuerait de cohabiter mais d’une manière différentes : «l'UNEDIC d'un côté, gérée par les partenaires sociaux (...), et le nouvel organisme de l'autre qui rassemblerait le réseau des ASSEDIC et celui de l'ANPE». Mme Lagarde a assuré que «les partenaires sociaux continuerait d'administrer en totale indépendance le régime d'assurance-chômage et de fixer les modalités d'indemnisation» et le taux de cotisations patronales et salariales.

L’architecture ainsi décrite ressemble à s’y méprendre à celle issue la réforme Douste-Blazy de la Sécurité sociale en 2004. Laquelle réforme a réduit le rôle des interlocuteurs sociaux à la portion congrue en donnant tous les pouvoirs au directeur général de l’assurance-maladie nommés par les pouvoirs publics. S’ils ne sont pas hostiles à rapprochement technique de l’ANPE et de l’UNEDIC pour améliorer leur efficacité, la plupart des syndicats rejettent toute idée d’une fusion totale.
Pour FO, celle-ci ne vise qu’à «réduire l’indemnisation en sanctionnant plus les chômeurs… comme si des emplois existaient et que les demandeurs d’emploi les refusaient!».


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