Source Le Bien Public  Lauranne VOIRON - mercredi 21 novembre 2007

AUGMENTATION DES SALAIRES, EMPLOI, STATUT.
Plus de 4 000 fonctionnaires manifestent à Dijon

Plus de 4 000 personnes ont défilé hier dans les rues de Dijon pour défendre la fonction publique. Ambiance.

«Ils nous empêchent déjà de circuler en train, maintenant si on ne peut plus aller dans les commerces. » Hier, cette femme regrettait d'avoir choisi ce jour pour faire du lèche-vitrines au centre-ville de Dijon.
En début d'après-midi, elle est restée plus de vingt minutes sur un côté de la rue de la Liberté à regarder s'étirer la manifestation entre la tête et la queue d'un cortège de plus de 4 000 personnes.
Au rythme des chants révolutionnaires et des sirènes, dans une forêt de banderoles, le défilé s'est déroulé jusqu'à la préfecture, en passant par la place Darcy, le boulevard de Brosses, la place Grangier ou le boulevard de la Trémouille.
Enseignants cheminots.
Sept syndicats pouvaient se féliciter de cette mobilisation pour cette journée d'action nationale des trois fonctions publiques (agents d'État, hospitaliers et des collectivités territoriales).
Sous les bannières de la CFDT, la CFTC, la CGT, FO, la FSU, UNSA ou Solidaires : des enseignants, des cheminots, des personnels des hôpitaux pour le gros de la troupe, mais aussi des salariés de GDF, du bâtiment et de la construction, de l'INRA, de l'archéologie publique. Sans oublier, pêle-mêle, le parti communiste, Lutte ouvrière, l'UNEF ou encore les anarcho-syndicalistes de la Confédération nationale du travail (CNT). Plus de deux cent cinquante étudiants avaient par ailleurs répondu à l'invitation lancée le matin à l'occasion de leur assemblée générale à l'université (voir par ailleurs), pour se joindre au mouvement.
L'augmentation du pouvoir d'achat via une revalorisation des rémunérations se classait en tête du socle commun des revendications. Les manifestants ont aussi clamé haut et fort leur attachement au service public, estimant que le gouvernement a lancé une véritable « casse sociale ». Contre les suppressions de postes, l'allongement de la durée des cotisations, les franchises médicales, pour l'ouverture de négociations salariales, le droit à la santé, à l'éducation, à une « retraite décente » : autant de thèmes abordés au cours d'une manifestation que certains ont considéré comme le premier signe d'une « convergence des luttes ».

Lauranne VOIRON

Assemblée populaire
Cheminots, étudiants, sans papiers, fonctionnaires, lycéens. Proposée par des personnes « syndiquées ou non, impliquées dans diverses luttes », une « assemblée populaire » doit se tenir ce soir, à partir de 18 h 30, place Wilson, à Dijon. Militants, précaires, chômeurs, syndicalistes : tous sont invités à « raconter leurs combats et grèves, suggérer des actions, créer des solidarités ».


En chiffres
D'après le rectorat de l'académie de Dijon, un peu moins de 34 % des personnels ont fait grève hier : près de 40 % chez les enseignants, de 20 % chez les administratifs, techniciens, ouvriers, de service et de santé, et un peu plus de 31 % dans les autres catégories (conseillers principaux d'éducation, assistants d'éducation.) Le centre hospitalier universitaire de Dijon annonçait de son côté 250 grévistes sur 6 300 agents et la préfecture de Côte-d'Or, 17 % de grévistes dans ses services et ceux des sous-préfectures.


 En tête des revendications : le pouvoir d'achat
En tête des revendications : le pouvoir d'achat
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