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Emploi
 
 

Le tertiaire prend de plus en plus de place dans l'économie, ce qui entraine une précarisation accrue des salariés condamnés aux contrats courts ou à l’intérim.

 
«La France a créé plus de 300.000 nouveaux emplois en 2007 !». De la dernière étude de la DARES (direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques), le gouvernement aimerait que l'on ne retienne que ce chiffre, tant il serait flatteur pour l’économie française. Certes, l’étude de l’office statistique du ministère de l’Emploi fait bien état de 327.800 créations d'emplois salariés sur l'année. Mais, elle suggère aussi (et surtout) que de tels résultats n’auraient pas été possibles sans le développement de l’emploi précaire.

Ainsi, le nombre d’emplois dans le secteur tertiaire – grand pourvoyeur de précarité s’il en est avec ses services à la personne (Plan Borloo) – a vu ses effectifs augmenter de 2,6% sur un (247.600 postes de plus en 2007 contre 171.700 créés en 2006). Le secteur doit sa vitalité en particulier à l'intérim qui a progressé de 4,6% sur la période. En revanche, l'hémorragie dans l'industrie entamée depuis six ans s'est poursuivie. Ce secteur, qui recourt en général à des contrats de travail durables et à temps complet, a vu disparaître plus de 100.000 de ses emplois en deux ans (40.700 détruits en 2007 et 60.600 en 2006). Des destructions inquiétantes dans la mesure elles ont affectés en premier lieu les salariés âgés.


Les créations d'emplois au niveau national peuvent donc être au plus haut depuis 2000, comme aime le rappeler le gouvernement. Reste que, outre la tertiarisation de l’économie, elles ne veulent pas dire grand-chose de la nature et de la qualité des postes occupés. L’étude publiée jeudi par la DARES ne différencie en effet pas les petits boulots des emplois à temps plein. Pour les facilités de l’enquête, les quelques heures hebdomadaires d’une assistante maternelle sont par exemple comptées comme un emploi à 35 heures.

Afin de mieux cerner la problématique, il faut se référer à d’autres études ou chiffres au long court. Après la DARES qui avait calculé que le nombre de chômeurs en activité réduite avait doublé en dix ans (+94%) entre janvier 1996 et janvier 2006, l’INSEE vient de montrer que le sous-emploi (contrat très court, temps partiel imposé, intérim…) touchait à la fin 2007 près d’un million et demi de salariés, soit 5,6% des personnes ayant un travail contre 5,3% fin 2006. De son côté, l’UNEDIC vient d’indiquer que sur les 3,7 millions d'offres d'emploi déposées à l'ANPE en 2007, un tiers seulement proposaient un recrutement stable en CDI. Et, selon l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), plus des trois-quarts des embauches en 2007 étaient des CDD. Lorsque l’on sait que les chiffres mensuels du chômage ne retiennent que les personnes n'ayant pas travaillé du tout, même pas une heure, on comprend mieux l’intérêt du gouvernement pour le développement des emplois précaires. Le taux de chômage officiel pouvait très bien alors s'établir à 8,3% l’an dernier contre 9,2% en 2006 avec les DOM, et à 8% contre 8,8% pour la seule métropole. Une «baisse en trompe-l'œil», avaient commenté les syndicats. C’est le cas de le dire.

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