L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :

SABRINA YVEN

Licenciée abusivement après un accident du travail survenu en maniant un chariot de marchandises, a obtenu 16.000 euros.

En 2002, je travaillais au supermarché Champion de La Poterie, à l’entrée de Rennes, Ille-et-Villaine. Je me suis bloqué le dos en démontant les Rolls. Ce sont de grands chariots en métal, pas loin de deux mètres, sur lesquels on pose les colis de marchandises. C’est une lombalgie très forte qui m’a complètement paralysée sur place. Les pompiers sont venus et m’ont emmenée aux urgences. Un mois après, j’avais toujours autant de mal à me déplacer et j’ai passé un examen d’IRM et un scanner. Je n’avais plus de disque à deux niveaux de la colonne vertébrale et une hernie, mais qui était trop petite pour qu’on envisage une intervention. Il a fallu que je porte un corset pendant trois mois, jour et nuit. Puis j’ai fait de la rééducation. Pendant tout ce temps, j’ai dû prendre beaucoup de médicaments et j’ai eu des problèmes d’estomac et de peau. On m’a fait d’autres examens, on m’a donné d’autres traitements et un jour j’ai dit stop, parce que j’étais sur pied et que mon état ne pouvait pas plus s’améliorer. Je suis debout aujourd’hui, mais j’ai toujours des douleurs en permanence.

Au bout d’un an, en mars 2003, j’ai demandé à reprendre en mi-temps thérapeutique. Il a fallu que je passe à la médecine du travail et à la Sécu. La Sécu a refusé ma reprise tout de suite. De mars 2002 à mars 2003, j’étais en accident du travail et il a fallu un délai de six mois d’attente encore et que je m’inscrive à la COTOREP. J’ai eu beaucoup de mal à accepter. En octobre 2003, la COTOREP a constaté que j’avais aussi un problème au bras. J’ai refait une demande de reprise en mi-temps thérapeutique et j’ai discuté avec la direction pour alléger un peu mon poste, ce qui était possible parce que j’avais déjà un certain niveau de responsabilité. Je travaillais là depuis 1990.

Je suis tombée sur une nouvelle direction de magasin. J’ai eu l’impression qu’on ne prêtait pas attention à ma situation. Au bout d’un certain temps, début janvier 2004, on m’a demandé de ne plus être en accident du travail, le temps qu’on me reclasse professionnellement. Je suis restée un mois sans salaire, dans l’expectative et on a attendu le dernier jour pour me convoquer pour un éventuel licenciement. On m’a dit qu’aucun reclassement n’était possible. Mais je savais qu’en réalité il y avait des possibilités. La direction n’a pas justifié sa recherche de reclassement et je suis repartie avec l’idée que j’allais être licenciée, ce qui est arrivé deux jours après.

Mais dans le calcul des indemnités, il manquait une semaine de salaire et je leur ai demandé de m’indemniser le mois d’attente, ce qu’ils ont refusé. Je me suis adressée à un militant FO de l’enseigne, mais d’un autre magasin, qui m’a orientée vers un responsable de l’Union départementale FO pour aller aux prud’hommes. Il y a eu une audience de conciliation deux mois après, en mai ou juin, mais l’entreprise a refusé la conciliation. Le jugement a eu lieu huit mois après et la société a été condamnée à me verser environ 16.000 euros. La société a fait appel et nous avons gagné, en octobre 2006.




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