L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR COMMUNIQUE :


Ministère de la Défense

 

 


 

Le mécontentement s’exprime chez les salariés, les élus locaux mais aussi dans les états-majors de l’armée.

 
«Je sais parfaitement qu'avec le Premier ministre et le ministre de la Défense, nous serons confrontés à des manifestations, des protestations» contre la suppression de 54.000 postes (civils et militaires) au ministère de la Défense, avait déclaré mardi le président Nicolas Sarkozy. Ces manifestations et ces protestations ne se sont pas fait attendre, chez les salariés, les élus locaux mais aussi dans les rangs de la grande muette.

La première riposte est venue des personnels civils du ministère de la Défense et des salariés d'entreprises publiques d'armement, qui ont cessé le travail et manifesté mercredi à l’appel des fédérations FO, CFDT, CGT, UNSA de la Défense. Des rassemblements ou des manifestations se sont ainsi déroulés un peu partout en France. Près de 4.000 personnes ont défilé à Toulon tandis qu’à Paris, environ 750 salariés participaient à un rassemblement devant le ministère, a indiqué Gille Goulm (FO-Défense, premier syndicat du ministère). D’autres rassemblements ont réuni également plusieurs centaines de personnes à Lyon, Lille, Brest, Cherbourg, Metz ou Bordeaux. Les personnels du ministère avaient été rejoints par des salariés de Nexter (groupe d'armement) ou de la DCNS (construction navale), qui avait cessé le travail pour la journée. À la DCNS, la mobilisation a été particulièrement forte, la direction ayant recensé plus de 50% de grévistes. Ils craignent plus qu’ailleurs une baisse substantielle de leur activité, leur entreprise dépendant en majorité des commandes de l’État.

Pour Gilles Goulm, «ces dizaines de milliers de suppressions de postes risquent de conduire à des mobilités forcées et à une multiplication des départs anticipés… en fait des licenciements déguisés» alors que, selon Jean- Jacques Manach (CFDT), «la dimension uniquement comptable de la modernisation de la Défense, qui n'est pas fondée sur des objectifs mais sur des économies». Les syndicats redoutent par ailleurs des externalisations de missions ou de fonctions de plus en plus importante préconisées par le Livre blanc sur lequel s’est appuyé M. Sarkozy avant de décliner sa réforme en «profondeur» des armées.

Sachant que cette réforme va entraîner également la fermeture de dizaines de sites, dont «20 ou 30 sites majeurs» en France, les élus locaux de tout bord sont montés, eux aussi, au créneau. Des élus qui ont peu goûté la déclaration du Chef de l’État, selon laquelle le ministère de la Défense n’a pas vocation à faire «l'aménagement du territoire». Les protestations sont venues enfin des rangs de l’armée, qui une fois n’est pas coutume, est sortie de son silence. Un groupe d'officiers supérieurs et généraux des trois armées (terre, air, mer), intitulé «Surcouf», a en effet critiqué sévèrement les mesures présentées mardi dans une tribune publiée jeudi dans Le Figaro. D'après ces militaires de haut rang, les mesures du livre blanc ressemblent «à des lubies parce qu'elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d'arbitrage (alors que l'on voit les intérêts industriels qu'elles servent)». Et selon eux, la réforme à venir se contente de prôner une réduction d’effectifs au lieu d’entreprendre une réflexion plus complète (définition des ambitions globales de la France, de ses priorités géostratégiques).


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