L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE D'OR  ET LA CONFEDERATION PREPARENT LA RENTREE  :

Rentrée sociale

Des actions sont prévues à La Poste et dans l’Education nationale. Le «ras le bol» général pourrait bientôt s’exprimer à travers une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires. Selon quelles modalités? Sur quel mot d'ordre? Là sont les questions.

 
La rentrée sociale se prépare sur plusieurs fronts. Une première «journée nationale d'action» aura lieu le 11 septembre avec «possibilités de grèves locales» à l'appel toutes les fédérations syndicales de l’Education nationale qui protestent contre les 11.200 suppressions de postes en 2009 et le blocage des salaires (voir notre article du 28 août 2008). La fédération FO de l'enseignement a d'ores et déjà déposé un préavis. Hier, ce sont les syndicats de La Poste qui ont annoncé une mobilisation avant la fin du mois. En effet, FO, CGT, CFDT, CFTC CGC et SUD-PTT «ont décidé d'appeler l'ensemble des postières et des postiers à la grève nationale et unitaire avec manifestations le 23 septembre 2008». Pour eux, il s’agit de dénoncer le projet de privatisation de la Poste. Ce projet, présenté jeudi par le P-DG de l’entreprise Jean-Paul Bailly avec l’aval du gouvernement, vise à transformer le groupe public en société anonyme à partir du 1er janvier 2010 pour pouvoir ouvrir son capital au privé en 2011.

Les fédérations de fonctionnaires (FO, CGT, CFDT, FSU, UNSA et SUD) devant se réunir aujourd’hui, on s’attend également à ce que les agents de l’Etat se mettent en mouvement pour protester contre les 30.627 suppressions de postes en 2009 dans la Fonction publique (dont les 11.200 à l’Education) et exiger des augmentations de salaires.

Au delà de ces revendications propres au secteur public, et comme l’a fait remarquer à diverses reprises le leader de FO, Jean-Claude Mailly, «il y a un ras le bol général des salariés» perceptible partout. «Tous les indicateurs sont au rouge. L’emploi (hausse du chômage), le pouvoir d’achat, les salaires, mais aussi la production industrielle, la croissance, les exportations… Et les salariés ont le sentiment d’avoir un horizon bouché. Sans compter leurs inquiétudes concernant la retraite et l’assurance maladie», expliquait-il notamment dans le Parisien-Aujourd’hui en France (lundi 25 août 2008). Dès lors, a souligné lundi le Bureau confédéral de FO, se pose la question d’une mobilisation interprofessionnelle et unitaire «n’excluant aucun moyen d’action dont la grève». Etant donné que le problème du pouvoir d’achat touche plus que jamais tous les travailleurs, cette mobilisation pourrait être «centrée sur l’augmentation des salaires», a ajouté FO.

A priori, toutes les autres les confédérations syndicales partagent ce constat autour de la nécessité d’une mobilisation convergente. Il faut «arriver à faire bouger les choses sur les salaires», a estimé ainsi Jacques Voisin (CFTC). Pour Bernard van Craeynest (CFE-CGC), «vu la donne actuelle, l'heure (doit être) à l'unité». Les salariés connaissent «une douche froide» et «voient bien qu'on leur raconte des bobards», a déclaré de son côté François Chérèque (CFDT). C’est pourquoi, selon Bernard Thibault (CGT), il faut «créer un rapport de forces pour se faire entendre».

Il ne reste plus maintenant qu’à fixer la date, les revendications et les modalités d’action communes d’un mouvement. Par medias interposés, la CGT a proposé à ses homologues une «journée de mobilisation, avec des appels à la grève et à des manifestations le 7 octobre», date de la «journée mondiale pour le travail décent» prise à l'initiative de la Confédération syndicale internationale (CSI) et à laquelle sont déjà associées les centrales française depuis décembre 2007. Tout en indiquant qu'il prendrait «contact avec (ses) partenaires syndicaux pour savoir comment on apprécie cette rentrée et ce qu'on peut faire», la CFDT a exprimé elle aussi son souhait de voir une «expression commune» le 7 octobre.

Mais pour FO, il serait «inopportun» et surtout «inefficace» de faire de cette date «une journée nationale de manifestations» car «la confusion des genres n’est pas source d’efficacité syndicale». L’action commune supposant un accord entre tous, FO va s’adresser autres syndicats pour leur proposer dans un premier temps des rencontres bilatérales.
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