La restructuration d'Amora contestée - 120309
12 mars 2009
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COMMUNICATIONS DE L'UNION DEPARTEMENTALE FORCE OUVRIERE DE COTE
D'OR VOUS INFORME DE
LE BIEN PUBLIC Berty ROBERT |

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Démonstration d'un non-sens pour les représentants du personnel.
Le rapport que les experts-comptables du cabinet Legrand Fiduciaire, mandatés par le Comité central d'entreprise (CCE) d'Amora, ont rendu, le 17 février dernier, suscite, pour le moins, le débat.
Pour Hervé Laureau, le fait que, sur de nombreux points, ce rapport conteste ouvertement la pertinence de la restructuration annoncée en novembre pour les sites Amora d'Appoigny, Dijon et Chevigny-Saint-Sauveur, ne constitue pas une surprise : « l'objectif de l'expert n'est pas d'expliquer que notre projet est bon… »
Néanmoins, le rapport pointe le coût social que l'entreprise s'apprête à faire payer à ses salariés dans le but d'accroître une rentabilité déjà confortable.
« Le problème, souligne Hervé Laureau, et je l'explique depuis longtemps, c'est que le résultat d'Amora est constitué à 80 % par le loyer que lui paye la maison mère, Unilever, pour avoir le droit d'utiliser la marque. Lorsqu'on compare Amora à ses concurrents, Heinz ou Bénédicta, on oublie ce montage financier particulier ».
Ce à quoi Jean-Pierre Cordier, représentant syndical FO à l'usine de Dijon, rétorque que « ce système de location-gérance a été mis en place en 2002, au moment où nous sommes passés sous le statut de Société industrielle et le but, à l'époque, était de compenser la perte de résultat d'exploitation ».
La question de la publicité
Par ailleurs, le rapport des experts souligne un contraste entre l'argument d'une restructuration motivée par la nécessité d'accroître les moyens publicitaires de la marque, en réponse à des pertes de parts de marché, et d'autre part, les 5,3 milliards d'€ de bénéfices réalisés par Unilever en 2008.

« Avec la restructuration, la réduction prévue des coûts de production, précise Jean-Pierre Cordier, est de 13 millions d'€ par an, soit 0,3 % des profits d'Unilever ! Depuis cinq ans, Unilever voulait que l'argent remonte et il n'y en avait plus pour la publicité ». Sur cette question centrale de la publicité, la réponse d'Hervé Laureau est la suivante : « on nous a reproché de ne pas faire de publicité et aujourd'hui que nous nous donnons les moyens pour en faire, on nous le reproche… »
Pour Jean-Pierre Cordier, la conclusion est différente : « nous avons toujours dénoncé ce manque de moyens pour la publicité mais nous n'avons jamais demandé à ce qu'on mette des gens à la porte pour pouvoir en faire ». D'ailleurs, en guise de conclusion, les représentants du personnel d'Amora s'appuient sur le rapport des experts dans lequel on trouve également deux estimations concernant le business plan courant sur la période 2009-2011 : l'une avec restructuration et l'autre sans. Dans le premier cas, la rentabilité d'Amora se monte à 41 %, et dans le second, à 33 %.
Un dernier chiffre, déjà confortable, qui conduit les représentants syndicaux à s'interroger sur l'intérêt d'un tel plan social.
Berty ROBERT